Après la polémique autour du physique de son personnage, et sa modification en catastrophe par les équipes de production, le film dédié à Sonic avait de quoi faire peur. Le résultat, sans surprise, évite cependant la catastrophe.
Le porteur des anneaux
Alors qu’il mène une existence insouciante sur sa lointaine planète, Sonic, le hérisson bleu super-rapide, voit son pouvoir se transformer en convoitise par toutes les forces obscures du coin. Il n’a pas d’autre choix que d’utiliser son sac d’anneaux magiques pour se téléporter de planète en planète lorsque sa vie est en danger. Au fil de son périple, Sonic arrive sur Terre, où rien ne semble menacer son existence, dans la petite ville de Green Hill… jusqu’au jour où il provoque une gigantesque panne électrique en abusant de ses pouvoirs. Le gouvernement américain décide de confier l’enquête au docteur Robotnik, un génie des technologies à tendance psychopathe. Dans sa fuite, Sonic trouve un allié en la personne de Tom Wachowski, un policier local.
Malgré quelques clins d’œil aux jeux vidéo, la nostalgie peine à renforcer le côté sympathique du film.
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Telle est la manière dont nous pouvons résumer le début de l’intrigue de Sonic, le film, qui débarque aujourd’hui sur les écrans. Si nous avons pu découvrir le film il y a une semaine – en version française, d’ailleurs – nous n’avons eu l’autorisation de publier notre critique qu’aujourd’hui. Un tel embargo tardif n’augurait pas grand-chose de bon. En définitive, à force d’avoir des attentes très basses concernant ce métrage à la production chaotique, le résultat final nous a semblé passable, voire acceptable… à condition d’être très bon public.
Le scénario de Sonic joue la carte de l’arrivée d’un personnage fictif, extraterrestre même, dans notre monde. Une idée pas nouvelle, exploitée brillamment avec Détective Pikachu, mais qui ici n’est qu’un prétexte à une histoire cousue de fil blanc, basée sur les thèmes usés jusqu’à la corde de l’amitié, de l’amour, de la différence, de l’acceptation de l’autre… En gros, Sonic est un personnage solitaire qui rêve de se faire des amis, et qui va en trouver dans l’adversité. L’ambiance est bon enfant, l’humour très jeune dans l’esprit et les scènes d’action relativement réussies. Le personnage de Sonic, qui a été au cœur d’une polémique et relancé la question du poids du jugement du public dans les choix cinématographiques, est plutôt bien modélisé et fait donc le job. Mais tout cela n’évite pas l’ennui face à une histoire téléphonée, à la fin prévisible. Et malgré quelques clins d’œil aux jeux vidéo, la nostalgie peine à renforcer le côté sympathique du film.
Jim Carrey, à qui le rôle de Robotnik a été confié, donne l’impression d’être dans un nouveau volet de The Mask : difficile d’imaginer l’acteur plus cabotin que dans ce rôle, dans lequel il s’est, de toute évidence, grandement investi. Le problème, c’est qu’à en faire des caisses dès qu’il apparaît à l’écran, il en devient parfois agaçant. À n’en pas douter, le réalisateur Jeff Fowler a laissé improviser le comédien, et pas toujours pour le meilleur. Pour autant, la présence de Jim Carrey ajoute un peu d’épaisseur là où les autres acteurs, dont James Marsden, donnent l’impression de ne pas trop savoir ce qu’ils font là.
Des bleus au cœur
Annoncé depuis près d’une décennie, puis repoussé et enfin victime d’une production controversée, Sonic, le film, a aujourd’hui le mérite d’exister. Néanmoins, le résultat final aurait plus aisément eu sa place directement en DVD et Blu-ray, ou distribué sur une plateforme comme Netflix, que sur grand écran. Le métrage fera sans nul doute le bonheur des plus jeunes, familiers ou non avec le personnage de jeu vidéo, mais les adeptes de la première heure du héros de SEGA pourraient bien piquer du nez en salle.
Malgré ce constat qui frôle l’évidence, la production semble suffisamment confiante pour amorcer les bribes d’une suite dans une scène post-générique là encore tout, sauf surprenante. Après tout, sur un malentendu…
Note : 2 étoiles sur 5