Test Films
SCOOB head

CRITIQUE de SCOOBY! : un premier film en 3D qui manque vraiment de chien

par

Le long-métrage sensé tourner autour des origines de Scooby-Doo! manque son rendez-vous en délaissant trop vite ses racines pour une aventure générique.

Scooby-Doo: Origins

En cinquante ans d'existence, Scooby-Doo! a eu droit à toutes les déclinaisons ou presque. Séries, longs-métrages d'animation en 2D, films live-action... Mais en dehors des anecdotiques projets LEGO Scooby-Doo en 3D, la licence n'avait pas encore vraiment été lorgner du côté des images de synthèse en trois dimensions. C'est désormais chose faite avec SCOOBY!, un long-métrage calibré pour les cinémas qui doit finalement se contenter d'une parution sur les SVOD en cette période de crise sanitaire. Aurait-il mérité plus de considération ? Malheureusement, ce n'est pas si sûr.

SCOOBY! n'est jamais aussi efficace qu'avec ses vannes les plus simples et les plus connues.

SCOOBY headSCOOBY! prend le pari de s'ouvrir sur un pan souvent oublié de l'univers de la franchise : les origines de Mystery Incorporated et la rencontre entre ses cinq membres, et plus particulièrement Sammy et Scooby. Mais passé cette dizaine de minutes charmantes et loin de faire dans le forcing, il revient sur un schéma nettement plus classique, et pourtant si loin des codes habituels du feuilleton animé. La licence est d'habitude synonyme de mystère, de récit fantastique se terminant sur des explications amusantes et pragmatiques, de personnages stéréotypés et attachants, de méchants à l'identité secrète ou de gags visuels en tout genre. Il y a finalement très peu de tout cela dans cette histoire.

Elle se prive très vite de la synergie du club des cinq en écartant FredDaphné et Vera pour se concentrer sur Sammy et Scooby. Mis de côté par leur propre bande, tous deux partent aider Blue Falcon, un super-héros en devenir qui reprend tout juste le costume de son père, pour empêcher les sombres desseins de Satanas, qui pourraient causer la fin du monde. Oui, Satanas de Satanas et Diabolo est bien le grand méchant de SCOOBY!, mais se retrouve ici longtemps sans son fidèle compagnon canin. D'ailleurs, Blue Falcon et son chien robot Dynomutt viennent aussi d'une production Hanna-Barbera. Les références parfois lourdingues aux « héros » de la maison de production ne manquent pas : c'est en revanche à se demander à qui elles vont parler dans ce film grand public, quand la plupart des apparitions ne résonneront même pas chez les quarantenaires. L'humour très américanocentré devrait d'ailleurs ponctuellement en perdre quelques-uns, que ce soit avec les références lourdingues à ces personnages oubliés par chez nous, ou le caméo appuyé de Simon Cowell, juré d'America's Got Talent.

Pas de fanfan... Pas de fantôme !

Au-delà de leur origine, ces personnages manquent de toute manière de saveur et d'originalité, Satanas faisant office de vilain oubliable ressemblant à n'importe quel méchant de film d'animation, et Captain Falcon ne servant qu'à dérouler une esthétique et un attirail de super-héros trop vu au cinémaSCOOBY! se perd en effet au travers  de bagarres explosives, de minions robotiques et de vaisseaux futuristes tous plus génériques les uns que les autres. Nous avons presque l'impression d'avoir vu l'épisode de trop d'une saga en panne d'inspiration, avant même que le matériel et les nombreuses bonnes idées centrales à la franchise ne soient exploités. Alors qu'au final, il n'est jamais aussi efficace qu'avec ses vannes les plus simples et les plus connues, des morales sirupeuses autour de l'amitié ou des mystères terre-à-terre. Mention spéciale aux chiens du casting, dont la personnalité et les blagues relèvent clairement le niveau.

Côté technique, la direction artistique est globalement correcte. Bien qu'il y aurait à redire sur certaines associations de couleurs criardes et des décors un peu vides, la recette fonctionne grâce à des animations dynamiques. Là encore, le budget a malgré tout été un peu trop dilapidé dans d'inutiles fioritures, quand nous retiendrons les scènes les plus simples comme celle d'un Scooby trottinant hasardeusement avec des chaussures de bowling. Le doublage est lui plutôt cool en VO, surtout pour les deux héros, mais là encore, nous regretterons que Zac Efron, Amanda Seyfried et Gina Rodriguez, comédiens derrière le reste de Mystery Inc., soient sous-utilisés face à un Mark Wahlberg et son Blue Falcon stérile et déjà vu.

SCOOBY head

Il nous était vendu un film sur les origines du chien qui parle et sa bande d'enquêteurs, trop vite expédiées, nous nous retrouvons avec une aventure sans grande saveur autour du duo Sammy-Scooby et d'insipides « nouveaux » sortis des fins fonds des tiroirs d'Hanna-Barbera. Reste tout de même quelques gags efficaces et des passages amusants ou touchants, et malgré ses longueurs et sa narration très générique, SCOOBY! ne nous fait donc pas passer un mauvais moment, juste pas le moment que nous voulions passer.

Note : 2 étoiles sur 5

redacteur vignetteAuxance
Rédacteur
Rédacteur préféré de ton rédacteur préféré depuis 2009, passionné de musique qui fait boom boom, adepte de séries comiques en tout genre. J'ai un peu trop joué à Pokémon dans ma vie.
Me suivre : Twitter Gamergen

Commenter 0 commentaire

Soyez le premier à commenter ce contenu !