L'adaptation de Mortal Kombat de 2021 veut coller au maximum à son matériau de base. Et en termes de phrases toutes faites et de baston, le pari est rempli.
Si les jeux de combats sont très populaires, leurs adaptations au cinéma le sont beaucoup moins. Tekken, Dead or Alive, Street Fighter, Mortal Kombat... Toutes les plus grosses licences y sont déjà passées, mais aucune n'a réussi à éviter la difficulté de dramatiser un univers vidéoludique principalement pensé pour la baston pure et dure, et les physiques marquants. Warner Bros. a pourtant pris le pari de proposer un nouveau Mortal Kombat en 2021, 26 ans après une première adaptation plus kitsch que culte. Et, assez surprenant, le défi est globalement plutôt réussi.
Un scénario simpliste, mais captivant qui se suit étrangement bien.
Le long-métrage de Simon McQuoid nous fait suivre un personnage original, Cole Young, un combattant de MMA dont les origines le lient au Mortal Kombat. Ce tournoi légendaire oppose les Terriens de l'Earthrealm, guidés par Raiden, aux forces de l'ombre de l'Outworld, dirigées par Shang Tsung. Et alors que les méchants ont remporté les 9 premières manches, la dernière sera décisive pour assurer le salut de notre monde. Oui, c'est idiot, mais c'est l'univers de Mortal Kombat.
Le destin de Cole Young va le forcer à rencontrer les guerriers désignés de l'Earthrealm, afin de se préparer à affronter l'Outworld sur ses propres terres. L'occasion de dresser une galerie de personnages hauts en couleur, très unilatéraux et sans profondeurs, qui sont plus là pour préparer des bastons variées que former un casting mémorable. Peu attachants, ces protagonistes sont après tout là pour être jetés aussi vite qu'ils sont arrivés... Sur le chemin, de nombreuses bagarres et des entraînements vont permettre aux retardataires de développer leur Arcane, une force surhumaine leur permettant d'utiliser des compétences surnaturelles qui leur sont propres. Oui, c'est idiot, mais c'est l'univers de Mortal Kombat.
Et des bagarres, il y en a à tour de bras dans cette adaptation. De la scène d'ouverture jusqu'à l'affrontement final, une dizaine de batailles ont lieu avec leur lot d'enchaînements chorégraphiés, de coups spéciaux grandiloquents et de Fatalities sanglantes. Le rendu est plaisant et soigné, sans avoir l'intensité et la percussion des meilleurs films d'arts martiaux asiatiques, ni une direction artistique audacieuse, en témoignent des décors globalement assez neutres qui ne restent pas en mémoire. Les corps sont transpercés, sciés, explosés au gré d'une mise en scène plutôt maîtrisée, aussi bien dans des combats rapprochés que dans des environnements plus ouverts. Et il faut ajouter à cela des punchlines de l'espace aussi surprenantes que jouissives, dont la plus pure tradition des introductions et conclusions de combat. Oui, c'est idiot, mais c'est l'univers de Mortal Kombat.
Un scénario simpliste, mais captivant qui se suit étrangement bien, des joutes violentes entre coups percutants et compétences spéciales, un casting riche prétexte à des bagarres variées, des dialogues bruts et parfois drôles... Dit comme ça, Mortal Kombat pourrait tout avoir du nanar. Mais en connaissant ne serait-ce que le principe de la licence et en sachant à quoi s'attendre, il va là où il doit aller, avec du fan service à gogo qui divertira l'ensemble des spectateurs, même les profanes. Le résultat aurait visuellement et artistiquement être encore plus ciselé, mais il y a tout de même largement de quoi passer un moment divertissant. Le tout est un peu idiot et efficace, mais vous l'aurez compris, il ne fallait pas espérer grand-chose de plus venant de l'univers de Mortal Kombat.
Note : 2,5 étoiles sur 5