Quatrième film d'une saga en dents de scie, le nouveau blockbuster de Warner Bros. peine pourtant à convaincre.
Les vieux monstres du cinéma sont de retour depuis quelques années sur nos écrans, et malgré l'échec du Dark Universe d'Universal, Legendary Pictures et Warner Bros. tiennent bon avec le MonsterVerse, débuté avec le sympathique Godzilla de Gareth Edwards, puis poursuivi grâce au très bon Kong: Skull Island de Jordan Vogt-Roberts et le très moyen Godzilla 2 : Roi des monstres de Michael Dougherty. Ce troisième film nous teasait déjà un futur affrontement entre ces deux monstres cultes, attendu par des milliers de fans, et il a enfin lieu dans Godzilla vs Kong.
Du pur blockbuster qui veut en mettre plein la vue.
Réalisé par Adam Wingard, plutôt adepte des films d'horreur (V/H/S, The ABC of Murder, le remake de Blair Witch et le Death Note de Netflix), Godzilla vs King Kong oppose donc l'immense kaijū japonais à l'énorme gorille captif en Amérique. Pas de conflits politiques ici, tout le monde est soudé depuis que Godzilla a vaincu King Ghidorah dans le précédent film, devant le roi des monstres, mais le gros lézard commence à avoir un comportement hostile envers les humains pour des raisons très floues. Ces derniers font donc appel à King Kong, plus ou moins apprivoisé, pour faire face au Titan et faire de l'Homme la seule espèce dominante de la Terre. De son côté, la jeune Madison (Millie Bobby Brown) fait la rencontre d'un théoricien du complot enquêtant sur les recherches étranges d'Apex, multinationale spécialisée dans la robotique, et ils découvrent rapidement un projet que nous tairons ici pour éviter tout spoiler, mais qui a de toute façon été montré dans des bandes-annonces. Et à part ce point, eh bien, le film reste très avare en rebondissements, le scénario défile à la vitesse de l'éclair, mais n'est là que pour donner lieu à des affrontements dantesques. Godzilla vs Kong, c'est un film de 1h45 seulement (hors générique), tout va très vite et le spectateur est vite largué par les trous dans le scénario. Certes, le film est dans la continuité des trois autres, certains points n'ont pas besoin d'être réexpliqués, mais le retournement de veste de Godzilla reste très obscur, expliciter une raison à sa violence envers les humains n'aurait pas été de trop par exemple. Heureusement que le spectacle est là.
Car Godzilla vs Kong, c'est du pur blockbuster qui veut en mettre plein la vue pendant toute la durée du long-métrage et il y arrive plutôt bien. Les effets spéciaux sont magnifiques, les décors sont dépaysants, les couleurs sont chatoyantes et les affrontements entre monstres sont intenses et violents. Du divertissement à l'état pur qui tient en haleine le spectateur, celui-ci devant quand même déconnecter son cerveau le temps de la séance tant rien n'est fait pour tenter de lui faire croire que tout cela puisse être réaliste et se passer un jour dans notre monde. Mais si la violence et la force des Titans sont palpables à l'image, Adam Wingard démontre encore une fois qu'il a bien du mal à proposer une vraie vision de réalisateur et à s'émanciper des codes et clichés imposés par les producteurs. La mise en scène est convenue, rares sont les plans vraiment impressionnants ou originaux, là où Godzilla et Kong: Skull Island avaient réussi à proposer une esthétique léchée et bienvenue dans de tels films. Non, là, c'est très similaire à Godzilla 2 : Roi des monstres dans la construction des plans, avec quelques images pensées pour la bande-annonce et le reste du film alternant les cadrages convenus et peu inspirés. Pourtant, avec deux tels Titans numériques sous la main, il y avait clairement mieux à faire. D'ailleurs, outre ces deux créatures, le reste du casting est totalement oubliable, Millie Bobby Brown (Stranger Things) est anecdotique à l'écran, comme ses comparses qui ne sont là que pour tenter de faire avancer le scénario.
Godzilla vs Kong, c'est le parfait exemple du film de monstres pensé par des producteurs pour amasser un maximum d'argent. La mise en scène est plate, les acteurs ne brillent jamais, le scénario ne propose aucune originalité, mais le film arrive quand même à divertir pendant près de deux heures avec des effets spéciaux maîtrisés et des affrontements titanesques entre des monstres cultes. Un pur blockbuster qui ne cherche pas à révolutionner la recette, mais il reste plaisant à regarder si vous savez à quoi vous attendre. Il marquera sans doute bien moins les spectateurs que le Godzilla de Gareth Edwards ou le Kong: Skull Island de Jordan Vogt-Roberts qui, même s'ils n'étaient pas parfaits, osaient quelques originalités dans la mise en scène.
Note : 3 étoiles sur 5
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Clint008 Rédacteur - Testeur |