CRITIQUE de Final Fantasy Memorial Ultimania Volume 2 : un ouvrage massif, qui vaut le détour
par Audrey O.Mana Books continue d’éditer les encyclopédies Final Fantasy Memorial Ultimania en version française : l’éditeur propose, une nouvelle fois, un ouvrage des plus soignés, qui se concentre sur cinq épisodes de la franchise.
Le volume final ?
Après le premier volume de Final Fantasy Memorial Ultimania sorti en octobre 2017, puis un volume spécifiquement dédié à Final Fantasy VII paru en octobre 2018, Mana Books propose depuis début juillet 2019 le second volume de cette collection encyclopédique dédiée à l’immense franchise de Square Enix. Estampillée « encyclopédie officielle », la collection Memorial Ultimania existe depuis très longtemps au Japon, mais il aura fallu de la patience aux fans français pour en profiter dans la langue de Molière. Heureusement, elle est récompensée par une série d’ouvrages fort bien traduits par l’équipe de Mana Books, qui conserve tout le charme de l’édition originale.
Une série d'ouvrages fort bien traduits par Mana Books.
Au programme de ce second volume, une couverture en carton fort robuste, qui alterne entre différentes textures et un titre en relief aussi bien sur la couverture en elle-même que sur la tranche. Cet ouvrage relié compte en tout 336 pages, consacrées à cinq épisodes de Final Fantasy : le X, XI, XII, XIII et XIV. Pour rappel, le premier volume de Final Fantasy Memorial Ultimania comptait 320 pages et se focalisait seulement sur trois épisodes, à savoir les VII, VIII et IX.
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Cela signifie-t-il qu’il y a moins à dire sur ces cinq opus que sur les trois précédents ? Oui et non : cela dépend assurément des épisodes. Dans ce volume 2, ce sont surtout Final Fantasy X et Final Fantasy XIII qui se taillent la part du lion. Les autres épisodes sont légèrement en retrait.
Pour les cinq épisodes de la franchise, l’ouvrage propose la même base sous la forme de six chapitres : illustrations, l’histoire du jeu, les personnages, le monde, les monstres et les bonus. Si les cinq premières rubriques sont relativement équilibrées d’un épisode à l’autre, c’est surtout la partie bonus qui constitue un déséquilibre, car ce chapitre fourre-tout dépend de la richesse périphérique du jeu ainsi que la matière qui était à la disposition des auteurs.
Un déséquilibre encyclopédique ?
FFX et FFXIII sont deux épisodes très populaires, ce qui explique au moins en partie pourquoi l’espace qui leur est dédié est conséquent. L’encyclopédie creuse les moindres détails, en expliquant notamment les origines du Blitzball, le sport aquatique de Final Fantasy X, les différents systèmes de jeu, les story-boards des cinématiques les plus emblématiques... Du côté de Final Fantasy XIII, le lecteur peut découvrir en détail les Fal’Cie, les entités magiques créatrices du monde de Cocoon, mais aussi les invocations du jeu ou encore des détails sur la cinématique de fin.
Remplir pour rempli n'était pas l'objectif de Square Enix, qui a cherché à privilégier la pertinence des propos et sa capacité à les illustrer correctement.
La rubrique bonus de FFX s’étale sur 24 pages et celle de FFXIII sur 32 pages. L’éditeur avait clairement moins de matière pour Final Fantasy XII qui bénéficie de seulement 14 pages de suppléments. Mais remplir pour remplir n’était assurément pas l’objectif de Square Enix, qui a cherché, de toute évidence, à privilégier la pertinence des propos et sans doute plus encore sa capacité à les illustrer correctement. Car malgré de nombreux textes présents, les Final Fantasy Memorial Ultimania brillent surtout pour leur côté artbook.
Les deux épisodes les moins bien « traités » dans cet ouvrage sont clairement FFXI et FFXIV, les deux épisodes proposés sous la forme de MMORPG par Square Enix. L’impact de Final Fantasy XI a été limité en Europe, mais le jeu a tout de même eu ses adeptes dès sa sortie, en 2002. Le titre s’offre les mêmes chapitres de base que les autres jeux, avec seulement quelques pages de suppléments, principalement des visuels et des artworks. Il y a donc tout de même matière à découvrir, ou redécouvrir, l’un des opus les plus particuliers de la franchise linéaire.
Pour Final Fantasy XIV, l’encyclopédie s’affranchit de son schéma habituel pour évoquer l’histoire du jeu d’origine, puisque A Realm Reborn est la renaissance du titre après son lancement chaotique. Dommage que l’encyclopédie reste en surface. Les quelques pages dédiées au jeu — seulement 10 en tout ! — rassemblent surtout des visuels des classes et de quelques monstres de FFXIV. Malheureusement, l’ensemble est terriblement incomplet et ne tient absolument pas compte de l’évolution du MMORPG, qui s’est étoffé d’une quantité impressionnante de contenus depuis son lancement en 2010.
La version nippone de l’encyclopédie étant sortie en 2012, elle n’intègre que peu d’infos sur ce jeu qui mériterait pourtant un tome entier rien que pour lui. Dommage qu’aucune édition augmentée n’ait été proposée depuis : Mana Books n’a fait qu’adapter l’édition japonaise de l’ouvrage et c’est dans ce type de situation que la limite de l’exercice est perceptible.
Le mystère du volume 3
Comme le volume 1, ce volume 2 s’achève avec quelques mots des créateurs et participants actifs à la franchise Final Fantasy. Intitulée « Les 25 ans de Final Fantasy : Nos souvenirs », cette rubrique prête un peu à sourire puisque Final Fantasy a fêté ses 30 ans en 2017. Cela souligne que l’encyclopédie commence déjà un peu à dater, ce qui est moyennement important pour les jeux qui sont sortis depuis longtemps et n’évolueront plus à l’avenir, bien qu’il aurait été possible d’étoffer certaines sections dédiées à des jeux qui sont ressortis en HD, ou qui continuent d’évoluer, comme FFXIV.
Final Fantasy a fêté ses 30 ans en 2017.
Tout comme le volume 1, ce volume 2 de Final Fantasy Memorial Ultimania s’avère très riche en contenus, informations et illustrations. À défaut de proposer des révélations autour des différents opus, il fait un état des lieux importants des jeux listés et se révèle être une véritable bible factuelle et visuelle sur la saga. Mana Books réalise, là encore, un joli travail d’adaptation et de traduction, qui devrait satisfaire les fans désireux de s’offrir un bel ouvrage pour étoffer leur collection. Le livre vaut largement les 39,90 € à débourser pour l’obtenir.
La question qui reste en suspend est désormais de savoir si Mana Books sortira le troisième volume de la collection, qui est d’ailleurs normalement le volume 1 puisqu’il se consacre aux six premiers jeux Final Fantasy. Sans ce tome, la collection n’est pas complète et l’édition française pose question. Peut-être que l’éditeur a estimé que la popularité de ces jeux en France n’était pas suffisante pour sortir ce volume-là. Nous espérons désormais que la boucle sera bouclée prochainement, ce qui serait une jolie conclusion à un travail d’édition de grande qualité, dont différents éditeurs concurrents devraient s'inspirer.
Note : 5 étoiles sur 5