CINEMA - X-Men: Apocalypse - Un film de super-héros comme nous les aimons (critique)
par Maxime ClaudelNous avons vu la fin du monde de près. Qu'en avons-nous pensé ?
En excluant un troisième épisode raté (merci Brett Ratner) et deux spin-offs consacrés à Wolverine à oublier, la saga X-Men a toujours su tirer son épingle du jeu au cinéma. Sous la houlette de Bryan Singer, elle a d'abord su poser des premières pierres probantes à une époque où le genre n'était encore qu'un nid à geeks, avant de recoller les bons morceaux face à la machine Disney/Marvel. Incapable de rivaliser en termes de moyens (budget et marketing), X-Men parvient toutefois à conserver le charme du jeune premier. Et X-Men: Apocalypse ne déroge pas à la règle.
Tour à tour touchant, impressionnant et divertissant.
D'un scénario convenu (les jeunes mutants de Xavier doivent faire face à la pire menace qui n'ait jamais existé), Bryan Singer en tire toute la quintessence pour livrer un blockbuster qui réussit là où d'autres échouent ou n'osent pas s'aventurer. Parce qu'il connaît bien ses personnages, il se permet d'aller titiller la corde sensible en traitant, pourtant, toujours les mêmes sujets (la place de la différence dans un monde balisé, l'acceptation de l'autre, la maîtrise d'un pouvoir qui dépasse). À ce sujet, les séquences fortes en émotion sont à mettre sur le compte, une fois de plus, de Magneto qui, dans cette relation de frères ennemis avec Xavier, peut arracher quelques larmes aux plus sensibles.
Bryan Singer sait donc faire parler sa palanquée de mutants, qu'ils soient nouvellement introduits ou non, en leur confiant une place juste à chacun. En résulte un vaste échiquier où toutes les pièces sont importantes jusqu'à l'échec et mat, transcendé par une séquence de combat final visuellement à couper le souffle et sans forcément tomber dans la chorégraphie à outrance façon clip. Il est clair que le réalisateur maîtrise son sujet de A à Z, même s'il sera toujours possible de lui reprocher des fautes de goût (la photographie des séquences égyptiennes, l'esthétique en général), quelques longueurs dans son récit dense, car éparpillé (la naissance du duo Cyclope/Jean Grey ou la naissance du groupe X-Men en tant que tel en parallèle du réveil d'Apocalypse), ou encore un penchant pour le recyclage facile (Vif-Argent, si décapant soit-il).
Tour à tour touchant, impressionnant et divertissant, X-Men: Apocalypse est l'exemple même du film de super-héros comme nous les aimons. Du respect des personnages à la volonté de proposer un spectacle montant crescendo (sans en faire trop), en passant par les ingrédients nécessaires (humour) ou le casting impeccable, tout est là. À l'arrivée, il prédomine cette envie de continuer à passer un moment avec les X-Men. Si possible avec Bryan Singer en guide prophétique.
Note : 3,5 sur 5.