Stadia : Shadow réagit avec un communiqué amer à la suite de la conférence de Google
par Amaury M.La firme française donne elle aussi dans le cloud gaming, ce qui fait d'elle un potentiel concurrent pour Google et Stadia.
Ça y est, Google a enfin dévoilé son projet gaming à la Game Developers Conference 2019. La firme a présenté Stadia, qui permettra de jouer en streaming directement via Chrome depuis n'importe quel appareil, en 4K et à 60 fps. Alors certes, plusieurs inconnues persistent, notamment le modèle économique qu'abordera ce nouveau service plein de promesses, ou encore les jeux.
Mais rapidement après la fin de la conférence de Google, Emmanuel Freund a tenu à partager un communiqué. Il s'agit là du président et cofondateur de Shadow, une entreprise française qui propose de jouer en streaming, comme Stadia, ce qui fait de lui un potentiel concurrent pour Google. À la différence près que Shadow « loue » un ordinateur virtuel, tandis que Stadia se focalise sur le jeu vidéo. Mais entre un géant du GAFA et une jeune entreprise française, la bataille risque d'être totalement déséquilibrée. Pourtant, Emmanuel Freund se veut rassurant :
Nous sommes ravis d'accueillir Google sur notre terrain de jeu favori depuis 2 ans déjà : le streaming de jeux vidéo. Comme nous, ils sont convaincus que le Cloud va révolutionner nos vies.
Il est difficile d'apprécier l'intérêt de Stadia pour ses futurs utilisateurs sans prix, sans catalogue et sans date de disponibilité. La conférence de ce soir ressemblait plus à une opération séduction de développeurs qu'au lancement d'un produit.
Chez Shadow, nos utilisateurs dans le monde peuvent déjà accéder à n'importe quel jeu, utiliser n'importe quel logiciel, quel que soit l'écran (ordinateur, tablette, mobile ou télévision) sans compromis sur la qualité et sans différence avec un PC local.
Un communiqué qui peut prêter à sourire, car oui, la conférence de Google était évidemment destinée aux développeurs, c'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'évènement de cette semaine, la Game Developers Conference. Ce n'est ni l'E3, ni la gamescom ni un autre salon s'adressant aux joueurs et consommateurs, mais bel et bien un rassemblement de professionnels. C'est pour cela que la GDC est davantage l'occasion de découvrir des démos techniques de jeu plutôt que de véritables bandes-annonces d'ailleurs. Eh oui, Google n'a évidemment pas tout dit concernant Stadia, (rien concernant le prix, et de maigres indices pour le line-up) une stratégie vue et revue chez la concurrence, inutile de sortir toutes ses cartes d'un coup, alors que l'E3, sans doute plus propice pour toucher directement les joueurs, arrive dans quelques mois seulement, de même que la Google I/O en mai.
Pour autant, affirmer qu'il est « difficile d'apprécier l'intérêt de Stadia », même sans prendre en compte le prix, reste une chose très étonnante à lire, surtout de la part d'un concurrent. Google a clairement montré pendant sa conférence qu'il avait les capacités de proposer un service de cloud gaming à la hauteur des attentes des joueurs, et de nos nouvelles habitudes de consommations, permettant de jouer à Assassin's Creed Odyssey sur un PC bas de gamme ou un smartphone grâce à la magie du streaming (et grâce au Chromecast, l'image du smartphone peut s'afficher sur la TV, c'est beau la technologie). Sans oublier la technologie Style Transfer ML, le Cross-Play, le Stream Connect, l'intégration de Stadia dans l'écosystème Chrome/YouTube/Google Play et les nombreuses interactions entre les joueurs et les internautes grâce aux State Share et Crowd Play, une fonctionnalité que commence tout juste à intégrer Shadow avec le Hive depuis quelques mois. En général, dans l'industrie du jeu vidéo, les concurrents ont plutôt tendance à se congratuler, car après tout, c'est ça qui fait avancer les choses dans le sens des joueurs. Ici, Shadow semble davantage amer et a sans doute peur que le géant Google lui fasse de l'ombre.