L'auteur de la rumeur raconte.
La semaine dernière, une rumeur apparaissait sur la Toile au sujet d'un certain Nexus X de Sony, photos à l'appui. L'information, diffusée pour la première fois par Xperia Blog, provenait du site d'hébergement d'images Picasa. Son auteur s'explique aujourd'hui et confirme ce que nous pensions déjà : il ne s'agissait là que d'une modélisation 3D d'un appareil inexistant. Retour sur l'histoire.
Le week-end du 13 au 14 octobre 2012, Ti Kawamoto du site Gizmodo devait s'ennuyer assez pour avoir l'idée de lancer un hoax sur la Toile. Après environ 7 heures de travail pour réaliser des photos "réalistes" de l'objet, il les a finalement publiées le 14 octobre à 17h30 sur Picasa. Sans même avoir à diffuser ses images plus que cela, Xperia Blog reprenait l'information dès le lundi 15 à 9h30, soit 16 heures plus tard. À partir de là, de nombreux sites ont repris le même thème à travers le monde, AndroidGen y compris, en pondérant plus ou moins les faits cependant.
Alors que certains annonçaient là la fuite du prochain Nexus Phone, d'autres laissaient paraître un doute certain quant à la véracité des informations, tandis que les derniers criaient littéralement au fake, mais généralement pour de mauvaises raisons. Nombre "d'experts Photoshop de la rédaction" se seront cassé les dents sur des règles de perspective mauvaises, alors que la preuve la plus flagrante était la différence de qualité entre l'appareil en lui-même et le reste de la photo, marque d'un rendu 3D imparfait.
Le lundi soir, à 23h59, Google référençait 521 articles à propos du Sony Nexus X, pour un total de 90 000 résultats.
Comment ?
L'appareil a été modélisé grâce au logiciel Blender 2.63a à partir de différentes parties du Xperia Ion (boutons power, volume, appareil photo, les coins du téléphone, le haut-parleur arrière, la texture métal brossé et le cache permettant l'accès à la batterie), du Xperia TL (Micro USB, appareil photo) et de terminaux Nexus (le connecteur latéral). Il aura ensuite suffi d'intégrer le résultat à un univers existant, et de photographier l'image finale sur un moniteur avec un téléphone portable pour obtenir la mauvaise qualité bien connue des leaks.
Voilà qui aura remis les idées en place à certains journalistes et blogueurs quant à la véracité des informations qu'ils traitent et montré à tous qu'il est simple, moyennant quelques connaissances dans l'utilisation de certains logiciels, de créer une rumeur qui fera le tour du monde.