Skull & Bones : 8 ans de développement très compliqués pour le jeu de piraterie, désormais en alpha
par Alexandre S.Ubisoft Singapour semble être bien embourbé dans un enfer de développement avec Skull & Bones, à en croire de multiples sources.
Alors qu'Ubisoft vient de livrer ses résultats financiers pour le premier trimestre de l'année fiscale 2021-2022, Kotaku a décidé de balancer un article revenant sur le développement apparemment bien compliqué de Skull & Bones, le jeu de piraterie disparu des radars depuis bien trop longtemps. Sa dernière apparition officielle remonte en effet au 10 septembre 2020 et c'était alors pour nous dire que nous le reverrions en 2021 puisque Ubisoft Singapour avait « besoin de plus de temps ». Nous attendons toujours et vu ce qui est rapporté, il n'y a rien d'étonnant à cela...
Pour commencer, prenez évidemment tout cela avec des pincettes, puisque les sources (d'anciens développeurs de l'éditeur) tiennent à rester anonymes et que nous n'avons pas de quoi vérifier ces dires. Ainsi, le projet aurait débuté il y a de cela 8 ans en 2013 en tant qu'extension multijoueur d'Assassin's Creed IV: Black Flag, avant d'évoluer vers une sorte de MMO qui aurait alors eu comme nom de code Black Flag Infinite et qui s'est ensuite mué en Project Liberté, à savoir Skull & Bones. Nous l'avons découvert à l'E3 2017 alors que Vivendi cherchait à s'emparer de l'éditeur, de même que Beyond Good and Evil 2 lui aussi toujours non sorti, avant qu'il ne revienne l'année d'après. Nous avions d'ailleurs pu l'essayer à cette occasion. Et pourtant, une partie des sources affirme que, hormis la démo montrée, le jeu n'existait pas réellement à ce moment-là, tandis que l'autre déclare qu'il y avait de quoi le sortir en Accès Anticipé puis de le faire évoluer au fil des mois selon un modèle de jeu service. Dans tous les cas, il est actuellement prévu pour une sortie avant le 31 mars 2023 et est actuellement en alpha.
L'équipe de Skull & Bones est fière du travail qu'elle a accompli sur le projet depuis sa dernière mise à jour avec la production dépassant juste l'alpha, et est ravie de partager plus de détails lorsque le moment sera venu. Cela étant dit, toute spéculation infondée sur le jeu ou les décisions prises ne fait que démoraliser l'équipe qui travaille très dur pour développer une nouvelle franchise ambitieuse à la hauteur des attentes de nos joueurs.
Au cours de la dernière année, nous avons apporté des changements importants à nos politiques et processus pour créer un lieu de travail sûr et plus inclusif et permettre à nos équipes de créer des jeux qui reflètent la diversité du monde dans lequel nous vivons.
Pour autant, il n'y aurait pas de vision précise pour ce projet avec de nombreux éléments n'ayant aucun sens. Évidemment, ce n'est pas le discours du CFO Frederick Duguet, clamant que le développement a bien avancé ces 12 derniers mois et que l'équipe utilise ce temps supplémentaire pour livrer sa pleine vision. Entre les reboots et changements au fil des années, même les bases de Skull & Bones soulèveraient encore des questions... Le management ferait partie des soucis, le siège de Paris n'hésitant pas à changer tous les responsables dès que ça n'allait pas, de même que la culture toxique d'entreprise, et bien des employés en ayant marre de travailler depuis autant d'années dessus auraient quitté le navire pour d'autres firmes comme Tencent ou Riot. En résulterait une équipe de plus en plus jeune et inexpérimentée, n'aidant en rien à mener à terme le projet. Et si à l'époque, la technologie développée à l'époque de Black Flag aurait pu être utilisée avec les assets à l'époque, il y a désormais une génération complète qui est passée par là.
Ce qui est presque certain, c'est que tout ce que nous avons vu en 2018 n'est plus à l'ordre du jour. Ainsi, en 2019, Skull & Bones se serrait plutôt inspiré de jeux tels que Rust et ARK: Survival Evolved avec des ressources à gérer et de l'exploration sur terre à leur recherche en plus des combats navals, ainsi qu'un côté roguelike, avant que cela ne soit abandonné en 2020 pour la forme actuelle du jeu, non précisée.
Alors, pourquoi s'obstiner alors qu'il y a un risque de finir comme un Anthem ? Eh bien, déjà, le coût de développement serait de 120 millions de dollars, alors admettre un tel échec et une telle perte financière semble bien difficile. De plus, il semblerait qu'Ubisoft ait des obligations envers le gouvernement de Singapour, qui aurait donné des subventions en échange de l'embauche d'un certain nombre d'employés et du lancement d'une nouvelle licence dans les années suivantes.
Bref, nous ne sommes pas près de mettre les mains sur Skull & Bones s'il finit par sortir, en espérant que les développeurs finissent par trouver la bonne recette qui plaira aux joueurs. En attendant, la Gold Edition d'Assassin's Creed IV: Black Flag est vendue 35,99 € par Gamesplanet, sur PC donc.