Le gouvernement contraint de s'intéresser au dossier épineux du musée des jeux vidéo.
Le toit de la Grande Arche à La Défense
Scandale, argent, politique. Rien de nouveau me direz-vous ? Si, les jeux vidéo sont concernés !
Cela faisait désormais plus de trois ans que le musée de l'informatique était établi au Toit de la Grande Arche, à Paris. Le musée des jeux vidéo l'avait récemment rejoint le 14 avril 2010. Mais, suite à un incident technique grave, les quatre ascenseurs panoramiques qui desservaient le site sont tombés en panne. Le propriétaire des lieux, le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable de l’époque, avait alors logiquement décidé sur décision unilatérale du Cabinet de M. Borloo, de fermer le site dès le 24 avril, le temps de la réparation, soit 10 jours après l'ouverture de l'éphémère musée des jeux vidéo. Or, bien que les ascenseurs soient fonctionnels depuis le 24 juillet 2010, le site n'a jamais été ré-ouvert au public, et après plusieurs mois de flottement, le gouvernement a même annoncé la fermeture définitive du Toit de la Grande Arche, dans le but d'une reconversion des locaux dédiés entièrement au ministère.
Le ministère est accusé d'avoir pris pour prétexte la réparation des ascenseurs pour discrètement mettre fin aux expositions culturelles et réorganiser les locaux (plusieurs milliers de mètres carrés) pour son propre usage, afin d’y organiser des colloques et réceptions. La polémique gonfle. En plus d'un manque à gagner considérable durant plusieurs mois où aucun public n'a été reçu (estimé à plus de 2 millions selon rue89), le projet de réorganisation est jugé couteux et inutile. De plus, il entraîne l'expulsion définitive des deux musées et la suppression d'une cinquantaine d'emplois, au chômage technique actuellement.
Les fameux ascenseurs défectueux
Philippe Nieuwbourg, directeur du musée de l'informatique, a dénoncé un scandale financier et a interpelé le gouvernement suite aux plusieurs mois d'inactivité qui ont suivi la réparation des ascenseurs. Le dossier avait alors été confié par le Premier ministre François Fillon à Nathalie Kosciusko-Morizet et Frédéric Mitterrand, mais aucune évolution n'avait eu lieu. Suite au remaniement ministériel de novembre 2010, Philippe Nieuwbourg insiste et rédige une lettre ouverte à la nouvelle ministre de l'Écologie et du Développement Durable, Nathalie Kosciusko-Morizet. En début du mois de décembre, le directeur du musée de l'informatique reçoit une réponse du cabinet du Président de la République, Nicolas Sarkozy. Il est alors assuré au sein de la lettre, la prise en main et la délégation du dossier aux deux ministres, Mme Kosciusko-Morizet et M. Besson.
À ce jour, aucune solution n'a encore été trouvée, et le gouvernement est plus que jamais empêtré dans ce dossier après la décision du tribunal de grande instance de Nanterre, qui a déclaré injustifiée l'exclusion sans préavis de la société responsable de l'exploitation des locaux. Cette dernière avait signé une convention d'occupation jusqu'en 2013. Le jugement ayant été relégué en fond, l'aboutissement du conflit peut désormais prendre plusieurs années.
Réponse du chef de cabinet du Président de la Réublique
Le gouvernement doit donc faire face au mécontentement des dirigeants des musées et à la société d'exploitation du Toit de la Grande Arche, qui réclame maintenant plusieurs millions de dommages et intérêts pour quitter prématurément les lieux.
En marge du scandale, les licenciements des salariés après plusieurs mois de chômage technique ont débuté dès le mois de décembre.
Pour apporter votre soutien au musée des jeux vidéo, une pétition est lancée ici.
Quant à la possible réouverture du musée, elle semble tout à fait improbable pour le moment, des pistes sont envisagées pour le déménagement dans de nouveaux locaux. Pour vous consoler, le site du musée des jeux vidéo vous propose une superbe visite interactive.