Le responsable de la validation des applications soumises sur l'App Store est également un développeur qui a placé ses propres applications au gout plus que douteux.
Après les problèmes de corruption du responsable de l'approvisionnement (voir notre news sur ce sujet ICI), voici une nouvelle polémique pour Apple qui n'en a certainement pas besoin ces temps-ci. En effet, Phillip Shoemaker, directeur de la technologie applicative chez Apple, est le responsable en charge du processus de validation des applications sur l' App Store. On apprend ce jour qu'au travers d'une société qu'il a fondée, Gray Noodle, il vend lui même sur le store ses propres applications. Jusque-là rien de choquant.
Sauf que les applications en question sont d'un gout plus que douteux. On dénombre 7 applications au nom de cette société toutes aussi inutiles que de très mauvais gout, comme un simulateur de pets, ou encore un simulateur d'urine qui "convaincra vos amis que vous pissez sans vous arréter". Ces applications sont vendues entre 1 et 2$ tout de même.
On ne dénoncera pas ici le gout esthétique et éducatif de ces applications, son auteur est majeur et conscient de ce qu'il propose, mais que cette personne soit responsable de ce qui sera ou non validé sur le Store d'Apple, ce qui est quand même inquiétant, ainsi que le fait que d'autres applications de la même famille ont été refusées à plusieurs reprises sans raison apparente, on se demande bien pourquoi...
Pris la main dans le sac par le site Wired via des informations qu'il avait publiées sur son profil de réseau social, Phillip Shoemaker a depuis retiré ces informations de sa page et effacé toute trace le reliant à sa société Gray Noodle, mais la polémique n'en reste pas là.
Apple a réagi rapidement via un communiqué dans lequel un porte-parole précise que 'ces applications avaient été soumises et approuvées sur l'App Store avant qu'il soit embouché par Apple' et que "les employés d'Apple ont le droit d'avoir des applications sur le Store tant qu'elles ont été développées et validées avant leur embauche".
Cependant en comparant les dates, on s'aperçoit que c'est en partie faux puisque 3 des 7 applications de Gray Noodle ont été publiées après le 9 mars, date à laquelle Phillip Shoemaker a tweeté qu'il était embauché chez Apple (il a depuis également effacé ses Tweets). Or, pour éviter tout conflit d'intérêts, les employés d'Apple n'ont pas le droit de mettre leurs propres applications sur le Store, à moins d'avoir une autorisation spéciale... ou d'être le responsable de la validation des applications, ce qui peut aider !
Le flou vient également d'Apple qui n'a aucune politique précise sur le contenu des applications disponibles sur son Store, à part qu'elles ne doivent pas contenir de nudité (et encore, Playboy et certaines applications de fond d'écran coquins sont déjà passés). Une simple recherche sur le mot "pet" retourne 745 applications iPhone et 37 applications iPad sur le sorte US. Certaines associations de consommateurs ou de défense familiales se sont régulièrement plaintes du contenu dérivant de certaines applications disponibles à tout le monde sans filtrage par l'âge, tandis que de par le monde, nombre de développeurs dont nous avons régulièrement fait l'écho sur iPhoneGen, se sont vu refuser leur application au contenu beaucoup plus solide que celles citées ci-dessus, pour des motifs qui restent flous.
Une affaire qui devrait donc occuper la fin des vacances chez Apple, déjà bien agitées.
Source : wired.com