Ready at Dawn : ce n'est pas le piratage qui nous tue...
par MaGiXieN , Eric de BrocartDidier Malenfant, du studio Ready At Dawn, en charge de la série God Of War, vient d'exprimer publiquement que le marché de l'occasion tue le marché du jeu.
Les rumeurs sur l'apparition de nouveaux jeux ainsi qu'une nouvelle PSP s'intensifient de plus en plus. Ainsi, Didier Malenfant, responsable des studios de développement RAD, donne sa vision de la situation :
You know, the way these things work is that, ironically, even if there was a new PSP in the works we would probably be the last people to find out about it. I really have no clue what Sony's plans are.
As far as what my personal wishes are, I'd love to see anything that can help distribution move quicker toward a 100 percent online model. It's not piracy but used games that are killing us.
Ce qui peut se traduire par :
Vous savez, la façon dont les choses évoluent, ironiquement, font que même s'il y avait une nouvelle PSP en cours de création, nous serons probablement les derniers à le savoir. Je n'ai vraiment aucune idée de ce que sont les plans de Sony.
En ce qui concerne ce que mes souhaits personnels, j'aimerais voir tout ce qui peut aider la distribution a migrer le plus rapidement possible vers un modèle 100% online. Ce n'est pas le piratage mais le marché de l'occasion qui nous tue.
Un nouveau God Of War en développement pour PSP ?
Note de MaGiXieN : Il est toujours amusant de voir un responsable d'un studio de développement comme Ready At Dawn exprimer que même à son niveau, il n'a aucune information sur l'avenir de la PSP. Cela confirme aussi qu'il n'ont aucun projet en cours pouvant utiliser d'éventuelles nouvelles fonctions et que même si l'envie leur prenait de développer un produit sur PSP, il faudrait attendre au moins 1 an et demi le temps de le finaliser.
Sinon, ce qui est intéressant dans cette déclaration, c'est la mise en avant du fait que le marché d'occasion ne rapporte rien aux éditeurs. Effectivement, vu du côté éditeur, un jeu acheté d'occasion ou téléchargé représente la même perte sèche. De plus, les magasins gagnent bien plus d'argent sur les jeux d'occasion que sur les neufs. D'ailleurs, il n'est pas rare de voir les vendeurs vous orienter vers un jeu d'occasion lors de votre achat. Pourquoi ? Tout simplement parce que il a plus de commission, la boutique a une meilleure marge et enfin le client paye moins cher. Bref, tout le monde est content sauf... les développeurs et l'éditeur.
Vu du côté éditeur, la seule grande différence entre un jeu piraté et d'occasion est donc le fait que l deuxième s'est au moins vendu une fois.
Nous savons que des accords commerciaux sont en cours de négociation entre les constructeurs de consoles et le grande enseignes. Avec l'arrivée des boutiques virtuelles de plus en plus de gens achètent en ligne et donc ne retournent plus, ou moins, en boutique. En gros, les enseignes vendent les consoles (marge pas loin du zéro absolu) et voient, petit à petit, sa clientèle détournée directement par les constructeurs.
Il semblerait donc que les négociations en cours tournent sur un reversement mutuel de royalties entre constructeurs/éditeurs et grandes enseignes. En clair, un jeu d'occasion vendu en magasin verrait une part de son prix rendu au constructeur qui en reverserait une partie aux éditeurs. Tandis que les ventes sur les boutiques virtuelles pourraient, en fonction des numéros de série par exemple, être reversé au magasin à l'origine de la vente.
Ce en sont que des pourparlers mais il est clair que le marché de l'occasion gêne de plus en plus et que les éditeurs/constructeurs prennent le virage vers "le tout numérique" avec amour. Normal donc que les enseignes ayant pignon sur rue soient attentives à ce problème et tentent de trouver un compromis.
Quoi qu'il en soit, dans ce tournant vers le online, seul le client final sera lésé car il sera impossible de revendre son jeu pour se faire un petit capital aidant à l'achat du suivant. De même, les jeux auront un prix et il faudra le payer pour se l'offrir sans alternative moins chère. Au passage, cela risque de rendre le piratage encore plus motivant pour les moins fortunés.
Heureusement, le "full on-line " n'est pas encore pour demain et c'est tant mieux non ?
Wait & See