Une soixantaine de musiciens, 45 œuvres, plus de deux heures de spectacles et deux animateurs qui n'étaient pas indispensables.
Mercredi 1er novembre, au Grand Rex, avait lieu le Paris Games Week Symphonic. Organisé par le SELL (Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs) et Overlook Events, ce concert exceptionnel était interprété par l'orchestre symphonique professionnel Sinfonia Pop Orchestra pour une seule et unique représentation.
La promesse des organisateurs sur la programmation était énorme avec pas moins de 60 musiciens professionnels et 45 œuvres musicales annoncées. Ajoutez-y que la salle est plus que magique (une scène immense, un décor superbe, une acoustique de rêve, des sièges confortables au possible...) et c'est donc avec une grosse attente que nous sommes allés rue de la poissonnerie pour assister à ce concert symphonique. Il faut dire qu'après une longue journée dans le brouhaha de la Paris Games Week, se dire que nos oreilles allaient être charmées par de la bonne musique était plus que motivant.
Du côté des musiques justement, la sélection des titres, dont vous pouvez trouver la liste ici, a été élaborée par le SELL avec une évidente volonté de diversité. Avoir réussi à sortir de la contrainte d'un seul éditeur, comme c'est souvent le cas dans ce genre de concerts (Capcom Live!, Kingdom Hearts Orchestra World Tour, The Legend of Zelda: Symphony of the Goddesses, Bandai Namco Orchestral Memories, etc.), a été la véritable bonne idée de cette soirée. Voyager du monde de The Legend of Zelda vers celui de Rayman en passant par ceux de Super Castlevania IV, Fallout 4 ou encore Vampyr (en avant première), c'était simplement un véritable bonheur.
En pratique, le Paris Games Week Symphonic s'est ouvert sur un prologue « rétro » avec, entre autres, les musiques de Pong et Super Mario Kart. Seul petit bémol sur cette partie, l'absence de vidéo sur l'écran géant et donc du nom des titres que, de ce fait, nous n'avons pas pu tous reconnaître. Sont venus ensuite les douze morceaux de la première partie, un entracte, puis les vingt de la deuxième. En se limitant à cela, la soirée aurait été parfaite et, mis à part une petite remarque sur les vidéos d'illustration projetées sur l'écran géant, qui auraient mérité un peu plus de finitions, nous serions repartis avec des étoiles plein les yeux, un sourire de bonheur jusqu'aux oreilles et des oreilles flattées comme jamais.
Mais voilà, les organisateurs, voulant sans doute bien faire, ont choisi de ne pas se cantonner au simple concert avec un entracte, comme c'est le cas habituellement dans ce genre d'évènement. Ils ont donc ajouté des invités prestigieux qui ont pris la parole à intervalles réguliers tout au long de la soirée. Nous avons donc pu voir sur scène Philippe Vachey (compositeur sur Alone in the Dark et Little BigAdventure 1 et 2), Samuel Safa (compositeur sur 2Dark), Didier Chanfray (Little Big Adventure 1 et 2), Frédérick Raynal (créateur d'Alone in the Dark, Little Big Adventure 1 et 2, et 2Dark), Christophe Héral (compositeur sur Rayman Legends, Rayman Origins et Beyond Good and Evil), Rémi Gazel (compositeur sur le premier Rayman) et Olivier Derivière (compositeur sur Of Orcs and Men, Bound by Flame et Vampyr).
Si vous trouvez la liste longue à lire, imaginez que toutes ces personnes se sont levées, ont marché vers la scène et ont parlé avant de retourner à leur place. Aussi passionnantes soient leurs histoires, et elles le sont vraiment, il nous a semblé que ce n'était pas le bon endroit pour les raconter. Un concert, c'est fait pour écouter de la musique, nous semble-t-il. De plus, et cela n'a sans doute pas aidé à apprécier ces coupures, pour mettre en avant toutes ces personnalités, la présentation avait été confiée à deux personnalités du jeu vidéo, Marcus et Kayane. Si le premier, avec toute la sympathie que nous lui portons, est un professionnel du genre, il est plus à sa place sur une scène de convention, ou devant une caméra, que sur celle d'un concert au Grand Rex. Look jean-basket, faire crier la salle ou faire de l'humour sur son embonpoint, c'est bien le Marcus que nous aimons, mais pas là, pas à ce moment-là. De plus, visiblement mal préparées, leurs interventions ont même été parfois maladroites, surtout celles de Kayane qui nous a gratifié de quelques blagues ne faisant rire qu'elle et de quelques erreurs factuelles (avec Olivier Derivière, par exemple). En même temps, l'animation micro est un métier qui ne s'improvise pas et ce n'est clairement pas le sien, pas sur une scène avec de grands noms de la profession en tous cas.
Au final, nous ne pouvons que remercier le SELL et Overlook Events d'avoir organisé ce concert Paris Games Week Symphonic. Il restera, même avec les imperfections citées au-dessus, un grand moment du jeu vidéo de l'année 2017, une parenthèse musicale nous ayant plongés dans une bulle, le temps d'une soirée. Vivement l'année prochaine...
Note : excusez le manque de photos d'illustration, il était interdit de filmer et photographier.