Nintendo revient sur les changements structuraux de l'ère de la Switch qui en ont fait un succès
par Alexandre S.L'entreprise japonaise a détaillé les raisons de la réussite de cette génération s'étalant sur près de huit années, avec quelques chiffres à la clé.
L'actualité entourant Nintendo est riche en ce moment avec hier encore la parution des résultats trimestriels de la firme, l'occasion de faire le point sur les ventes de la Switch et de ses exclusivités. Lors du Corporate Management Policy Briefing, Shuntaro Furukawa a dévoilé de premiers détails intéressants concernant la successeure de la Switch, mais ce n'est pas le seul élément intéressant du document qui a été mis en ligne, loin de là. En effet, de nombreuses pages sont dédiées aux changements structuraux qui ont eu lieu ces dernières années au sein de la firme de Kyoto, avec pour commencer le fait d'avoir réuni en une seule plateforme hybride qu'est la Switch des séries de jeux auparavant séparées sur consoles de salon et portables. Si du côté des joueurs, cela a permis de n'avoir qu'un seul appareil à acheter pour profiter des nombreuses licences exclusives à l'écosystème Nintendo, pour les développeurs, cela a assuré un flux continu de nouvelles sorties depuis 2017. La concurrence peut difficilement se vanter de faire mieux, surtout que les moyens engagés sont forcément plus conséquents avec la course aux graphismes et à la technique.
Le concept hybride avec le dock permettant de jouer sur notre téléviseur a été bien reçu mondialement et une diversification des raisons d'achat de la Switch a été constatée, que ce soit les collectionneurs s'en procurant plusieurs, le remplacement par un nouveau modèle et même le fait de passer d'une console par famille à une par personne, bénéficiant donc de son double format.
Deuxièmement, Nintendo a mis l'emphase sur les points de contact avec les consommateurs, notamment au Japon avec des espaces dédiés chez les revendeurs servant aussi bien aux jeux qu'aux produits dérivés de ses licences. Avec les cartes vendues en magasins, entre autres, différentes manières d'inciter aux achats numériques sur l'eShop ont également été mises en place et cela va donc perdurer puisque le compte Nintendo sera disponible sur la prochaine machine. Les mises à jour gratuites post-lancement et la connexion à Internet accrue ont également aidé en ce sens, de même que des extensions payantes assurant un intérêt sur la durée. Eh oui, avant la Switch, les DLC se faisaient rares pour les productions first-party, contrairement au reste de l'industrie.
Le nombre de titres proposant un support du jeu en ligne a également augmenté afin de proposer davantage d'expériences de gameplay, des tournois et d'autres types d'évènements à l'instar des concerts dans Splatoon. Évidemment, cela s'accompagne du Nintendo Switch Online, qui au 30 septembre 2024 comptait plus de 34 millions de membres, malgré une diminution d'année en année en raison d'un nombre de productions ayant des fonctionnalités le nécessitant. Le Pack additionnel gagne lui des abonnés depuis ses débuts en 2021, sans plus de précision. Il est aussi fait mention du lancement de Nintendo Music, dont l'un des objectifs est d'augmenter l'affection envers les licences.
Et n'en déplaise aux amateurs de productions physiques, dont nous faisons partie, Nintendo aurait bien tort de ne pas se focaliser sur les ventes numériques, qui représentent un chiffre d'affaires en hausse constante depuis l'année fiscale 2017. Nul doute que cela devrait se ressentir du côté de l'espace de stockage proposé de base avec la prochaine console.
Le troisième point concerne les relations avec les éditeurs de softwares. Nintendo leur a créé un environnement plus favorable afin de les supporter, avec par exemple le Nintendo Developer Portal, a aidé avec la prise en charge de certains middlewares et proposé des kits de développement plus abordables, soit une bonne manière d'attirer les indépendants, mais aussi de grands noms du secteur. C'est notamment ce qui faisait défaut sur Wii U, avec peu de sorties dessus. Il est précisé que les titres indés se retrouvent fréquemment bien classés en termes de téléchargements. Le type de présentation Indie World est d'ailleurs là pour rendre attractifs à la fois le développement et l'aspect vente de la plateforme.
En résulte un constat simple, depuis l'année fiscale ayant pris fin en mars 2021, environ la moitié des ventes de jeux sur Switch sont des productions d'éditeurs tiers, le graphique ne prenant d'ailleurs pas en compte les productions uniquement dématérialisées sorties par ces derniers. Visiblement, tout le monde a l'air de s'y retrouver.
Enfin, le quatrième point est l'expansion géographique sur des marchés en pleine croissance, soit en dehors du Japon, de l'Amérique du Nord et de l'Europe. La Chine est évidemment un territoire prisé, avec la localisation de titres first-party en chinois traditionnel et simplifié, mais aussi les pays parlant portugais. Même s'il n'est pas cité, le Brésil est clairement inclus puisque l'Amérique centrale et du sud sont concernées, en plus de l'Asie, dans le déploiement de l'eShop et le support des revendeurs. En quelques années, cela a permis de multiplier par 6,4 le nombre de ventes dans ces régions, qui contribuent désormais à plus de 10 % du nombre total de hardwares écoulés depuis le lancement de la Switch.
Au passage, nous apprenons également que plus de jeux ont été joués sur Switch que sur n'importe quelle autre console de Nintendo, un sacré record bien mérité ! Le nombre d'utilisateurs est également en constante augmentation chaque année, avec sur la période d'octobre 2023 à septembre 2024 pas moins de 127 millions de joueurs à travers le monde.
Pour terminer, pas de surprise, la firme de Kyoto compte sur ses exclusivités sorties récemment, son modèle Lite Hyrule Edition et des bundles (avec Super Mario Bros. Wonder en Europe, Mario Kart 8 Deluxe aux États-Unis) pour les fêtes de fin d'année, sans parler des productions d'éditeurs tiers, toujours aussi nombreuses. Même pour 2025, il y a déjà eu pas mal d'annonces, autant dire que le lancement de la prochaine console n'est pas une urgence. La volonté de sortir du cycle des précédentes générations en conservant une certaine dynamique avec la Switch a pour le coup été réitérée. En voyant les performances financières de toute son ère, nous comprenons bien pourquoi Nintendo aurait tort de se presser.
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