Meta Quest 3 : pourquoi le papa de la VR, John Carmack, ne semble pas emballé par la réalité mixte ?
par Jérémy V.Si les expériences en réalité mixte que nous avons vu jusqu'à présent ne se limitent plus au lancer de "baballes", il y en a qui refusent toujours d'y croire, dont John Carmak.
La réalité mixte (RM) se caractérise par la capacité de fusionner votre monde physique avec le monde virtuel, permettant ainsi une interaction fluide entre les deux univers. Si le concept n'est pas neuf (des expériences sont d'ores et déjà disponibles sur Meta Quest 2 et Pico 4), il faut bien avouer que celle-ci, dans les jeux qui nous ont été présentés dernièrement (Bam, Stranger Things VR, Lego Brick Tales, Livro, Spatial Ops…), a réellement franchi un cap. Cela étant dit, John Carmack, ancien directeur technique d'Oculus VR, n'est pas du tout de cet avis, et nous vous en expliquons les raisons.
Décidément, le papa de Doom est loin d'être convaincu par le potentiel de la réalité mixte. L'intéressé ne voit d'ailleurs pas comment celle-ci pourrait devenir un best-seller pour le grand public. Petit rappel des faits : la promesse de la VR est de s'immerger, ou bien, de s'évader, le temps d'un instant d'un quotidien stressant. Selon Carmack, la réalité mixte creusera les inégalités entre les joueurs ! Nous ne pouvons, sur ce point, que lui donner raison : entre celui qui vit (faute de moyens) le mal-logement de l'intérieur, et l'autre qui a tellement de superficie qu'il se demande ce qu'il pourrait bien en faire, une chose est sûre, l'un des deux ne risque pas, casque à l'appui, d'apprécier pleinement (pour rester poli) y remettre le nez dedans.
Voici d'ailleurs ce que John Carmack, dans une série de tweets, a déclaré :
Je ne suis toujours pas convaincu que les applications de réalité mixte constituront un moteur d'augmentation des ventes de casques. Un rendu de haute qualité, c'est bien, mais je ne vois pas comment les applications construites autour de l'environnement réel pourront être qualifiés de killer app. Je considère qu'il s'agit d'une technologie intéressante et stimulante, mais qui cherche encore sa raison d'être.
Le pouvoir de la VR est de remplacer votre environnement par quelque chose qui soit meilleur, et non pas d'y faire flotter un écran virtuel (NDLR : ça a quand même vachement évolué depuis, non ?). D'ailleurs, dans toutes les vidéos démontrant l'avenir de la réalité mixte, les environnements sont toujours élégants, propres et spacieux. Cela ne reflète pas du tout la réalité vécue par la majorité des utilisateurs de casques dans le "vrai" monde.
Ces efforts ont certes une valeur indéniable, mais j'ai toujours pensé qu'il y avait beaucoup plus important à s'occuper en premier lieu.
Le constat est amer. Et pour cause, celui qui a permis à la VR d'acquérir ses lettres de noblesse, en proposant notamment des appareils qui soient autonomes, portables, légers, confortables et abordables, voit ses idées voler en éclats. Lui qui, malgré de très nombreuses réticences, a jeté les bases de la VR grand public, lui qui a sûrement permis aux Meta Quest 2 d'atteindre ses 20 millions de ventes. Lui, qui finalement doit bien se sentir impuissant devant un Meta Quest 3 vendu plus cher (200 € de plus que le Q2) et misant sur une technologie qui ne figurait pas à l'agenda de l'intéressé : la réalité mixte. Lui qui avait une confiance inébranlable en la supériorité de ses idées et en leur persistance doit certainement l'avoir mauvaise. Autrement dit, nul besoin de recourir au suivi des mains pour comprendre que l'intéressé doit s'en mordre les doigts !
Quoi qu'il en soit, seul l'avenir nous permettra de statuer sur la prise de position de John Carmack : avait-il raison ou tort ? Pendant ce temps, vous pouvez également nourrir cette réflexion en indiquant votre point de vue dans les commentaires.
Le Meta Quest 3 est désormais disponible en précommande sur le site de Meta et sur Amazon. Le modèle avec 128 Go de stockage coûte 549,99 euros tandis que celui avec 512 Go, lui, est vendu à 699,99 euros.