C'est en tout cas l'avis des chercheurs anglais.
Des chercheurs des universités de Cardiff, Derby et Nottingham ont appellé les développeurs de jeux en ligne à prendre leurs responsabilités envers l'addiction des joueurs. En cas de refus, il pourrait en résulter des mesures de régulation tel que nous pouvons en trouver en Asie.
Pour rappel, les opérateurs asiatiques ont introduit depuis 2007 un code qui limite le temps de jeu en ligne des mineurs. Au fil des heures, le joueur gagne de moins en moins de points, jusqu'à 5h de jeu, où il ne gagne plus rien. Il lui faut alors se déconnecter pendant 5h pour pouvoir continuer à jouer normalement.
Les auteurs de cette étude ont communiqué un compte-rendu faisant office d'état des lieux de la situation, relevant que des joueurs peuvent pratiquer leur loisir favori durant 90h, soit près de quatre jours. Il en découlerait des dépendances pathologiques. Les MMO sont ainsi les coupables, et sont décrits comme des systèmes inépuisables d'objectifs et de succès.
La recherche met en évidence le fait que 7 à 11 % des joueurs de MMO seraient considérés comme pathologiques, se lançant dans des sessions de jeux de 40, 60, ou même 90h. Le professeur Mark Griffiths, de l'université de Nottingham et directeur de cette recherche, s'est exprimé à la BBC.
La proportion de joueurs qui développent des problèmes et/ou addictions reste à peu près constante, mais les jeux en ligne deviennent de mieux en mieux, et de plus en plus de joueurs les découvrent, le nombre d'addicts va donc augmenter.
Les chercheurs ont évidemment noté l'existence de messages d'avertissement dans les jeux, mais ont suggéré qu'ils représentaient simplement une reconnaissance implicite par les développeurs d'un signe possible de culpabilité. Selon le cyber-psychologue Dr. Zaheer Hussain, il faut faire bien plus que ça.
Dans un premier temps, les développeurs et éditeurs de jeux en ligne ont besoin de se pencher sur les caractéristiques structurelles de la conception du jeu, par exemple le développement du personnage et les fonctionnalités multijoueur qui pourraient les rendre addictifs et/ou problématiques pour certains joueurs.
Une idée pourrait être de raccourcir les longues quêtes afin de minimiser le temps passé dans le jeu pour l'obtention d'un objet précieux.
De son côté, le Dr. Jo Twist, de l'association Ukie (Association for UK Interactive Entertainment), affirme que les jeux vidéo sont joués en toute sécurité et raisonnablement par des millions de joueurs. Elle se montre en effet moins catégorique que ses collègues universitaires.
Il n'y a pas de diagnostique médical pour l'addiction aux jeux vidéo, mais comme toutes les choses agréables de la vie, certains joueurs jouent avec excès. Nous promouvons activement la pratique sûre et raisonnable du jeu vidéo avec notre site askaboutgames.com, et encourageons tous les joueurs à prendre des pauses régulières d'au moins cinq minutes toutes les 45-60 minutes.
L'industrie du jeu prend la santé et le bien-être de tous les consommateurs très au sérieux et a un certain nombre de mesures en place pour s'assurer que les jeux peuvent être pratiqués en toute sécurité et avec modération.
Il y a aussi des systèmes de contrôles disponibles sur toutes les principales consoles de jeux qui peuvent être utilisés pour limiter le temps passé à jouer à des jeux, de limiter l'accès à internet et contrôler l'accès à un contenu approprié à l'âge .
La recherche pointe aussi le fait que, contrairement aux jeux solo, les MMO ne peuvent pas se terminer, encourageant le joueur à toujours continuer pour améliorer son personnage. Ce qui est vrai, mais si le générique de fin devait conclure définitivement un jeu, certaines productions comme les jeux open-world tels Grand Theft Auto ou The Elder Scrolls n'auraient pas la même saveur.
Dr. Jo Twist, Association for UK Interactive Entertainment (Ukie)