Jeux vidéo : le Fonds public d'investissement d'Arabie Saoudite achète pour 3,3 milliards d'actions chez EA, Activision et Take-Two
par Auxance M.Le fonds souverain du prince héritier Mohammed ben Salmane s'est offert plusieurs milliards de dollars d'action chez de grands éditeurs. Simple investissement ou premier pied dans le gaming ?
Entre le rachat de Codemasters par EA, celui de Bethesda par Microsoft et les acquisitions d'Embracer Group, il y a eu du mouvement sur le marché financier des jeux vidéo ces derniers mois. Une autre transaction curieuse effectuée fin 2020 vient d'être découverte par Bloomberg, à savoir que le Fonds public d'investissement d'Arabie Saoudite, société de placement de l'État, a acquis plus de 3,3 milliards de dollars chez de grands éditeurs.
Concrètement, la société dirigée par le prince Mohammed ben Salmane et basée à Riyadh a acheté pour 1,4 milliard de parts chez Activision Blizzard, 1,1 milliard chez Electronic Arts et 826 millions chez Take-Two Interactive. De quoi s'inquiéter pour la liberté des futures décisions économiques de ces éditeurs ? Pas vraiment, car ces acquisitions d'action ne représentent respectivement que 3,5, 2,6 et 3,5 % de leur valeur totale, ce qui est loin d'être assez pour peser gros dans les réunions d'investisseurs.
Et ce n'est pas la première fois que les Saoudiens s'approchent du jeu vidéo. En novembre dernier, la Fondation philanthropique Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz, division du Fonds public d'investissement d'Arabie Saoudite, avait acheté 33,3 % des parts de SNK, l'éditeur de The King of Fighters, et prévoit de les augmenter à plus de 50 % à l'avenir pour devenir actionnaire majoritaire. Là, la participation financière est plus épineuse, car le pouvoir décisionnaire du prince saoudien deviendrait incontournable.
Bloomberg relève que le prince héritier de 35 ans avec confié dans les colonnes de sa rubrique Newsweek être un fan de jeux vidéo, et faire partie de la première génération saoudiens gamers. Il avait aussi déclaré au New Yorker en 2018 être un fan de Call of Duty. Ces achats d'action sont-ils motivés par les simples analyses de ses investisseurs, ou par une véritable envie de mettre un pied dans l'économie du jeu vidéo ? Affaire à suivre.