Le système d'exploitation pour grands écrans n'a plus aucun secret.
Lors de la Google I/O, en juin dernier, Google a présenté Android TV, son système d'exploitation conçu pour les téléviseurs et boîtiers connectés. À l'occasion de l'IFA 2014 qui s'est déroulé la semaine dernière à Berlin, nous avons eu l'occasion de nous rendre sur le stand de Philips pour essayer un de leurs prototypes à venir. Une bien belle télévision avec un OS encore imparfait diront certains.
Car oui, après plusieurs dizaines de minutes passées en compagnie de cette télévision, nous n'en sommes pas ressortis entièrement convaincus. Certes, l'idée est très tentante et dispose de très nombreux avantages, mais il existe encore de nombreux petits défauts qui viendront rebuter les pointilleux.
L'interface est belle, très pratique à utiliser et permet aussi bien d'accéder à du contenu "TV", comme les chaînes habituelles, qu'à du contenu "internet", comme les films achetés sur le Google Play Store ou des vidéos YouTube. Le tout est manié d'une simplicité presque déconcertante grâce à la télécommande servant de pointeur. Si quelques légers ralentissements apparaissent ci et là, rien ne pouvait à ce moment réellement présager de notre déception à venir tant l'ensemble est bien pensé.
Arrive ensuite le moment de vérité en lançant des applications, et un premier constat avec Chrome, qui affiche donc GamerGen dans son aspect "tablettes", une interface qui n'est pas des plus agréables sur un écran de cette taille qu'on aimerait voir afficher un mode complet. Une fois ce point oublié, c'est la navigation qui devient fastidieuse, avec un scroll qui peine et des clics parfois incontrôlables qui ouvrent des pages non désirées.
Niveau jeu, nous en avons essayé trois, un titre de shoot arcade à l'ancienne, Badland, et Asphalt 8, tous deux avec une manette de Xbox 360 branchée en USB à l'écran. Si les deux premiers sont exempts de reproches, le second en revanche est totalement injouable tant les chutes de framerate et les nombreux lags rendent l'expérience désagréable. Sans véritable jeu en 3D, cette télévision Philips est ramenée au simple stade de la télé connectée comme il en existe déjà tant en magasin, ou pire encore à une TV dotée d'un Chromecast (30 euros). L'intérêt semble donc extrêmement limitée à la vue de ce prototype qui ne nous aura pas convaincu du tout.
Reste à savoir si les problèmes rencontrés sont communs à l'ensemble des appareils sous Android TV ou seulement à cette version encore inachevée. Par ailleurs, ce problème pointe un souci de puissance à venir au bout d'un certain temps, puisque les jeux devraient suivre l'évolution exponentielle des matériaux des smartphones et que le cycle moyen de changement de téléviseur est largement plus long que celui d'un téléviseur. Cet OS parait donc plus indiqué pour un petit boîtier/console que pour les écrans en eux-mêmes.