EDITO - Grand Theft Auto 5 : la drogue semble moins choquer que la violence et le sexe
par La rédactionL'arrivée de la drogue comme vice supplémentaire offert au héros est plutôt passée inaperçue, le sexe et la violence restant les arguments les plus reprochés à GTA V. Petit retour sur cet aspect socio-culturel du jeu qui dérange.
Après une ou plusieurs parties du dernier opus de GTA 5, il est facile de se rendre compte que cet opus met en avant un monde - virtuel, certes - où la violence, le sexe et les drogues sont monnaie courante. Le premier personnage dont nous pouvons prendre le contrôle, dans la dernière version de la franchise, est ainsi un fumeur de joints. Armé de son cannabis médical et d’un nombre illimité d’armes, le protagoniste aura pour mission de récupérer des voitures, que ce soit de manière légale ou non.
Concernant la violence et le sexe, nous y étions habitués vu que tous les précédents épisodes de la saga GTA étaient déjà coutumiers du fait. Mais dans GTA V, la chose qui peut frapper, en premier lieu, est que le cannabis (même "médical") est partout : des autocollants sur les portes de certaines pièces, une boîte de cannabis médical traîne sur la table de notre habitation, des dispensaires de cannabis dans lesquels nous pouvons entrer pour faire nos achats, que ce soit des bangs, des pipes ou de la substance à fumer. Et nous pouvons, bien sûr, aussi les voler.
Alors est-ce vraiment une nouveauté dans GTA ? Oui, car dans les épisodes précédents, le héros de l’aventure pouvait accéder à de l’alcool et se saouler, mais les protagonistes refusaient clairement la drogue. Chose étrange sachant que les personnages annexes étaient souvent des consommateurs ou des trafiquants de drogue.
En effet, Niko, dans GTA 4, pouvait se mettre chiffon-carpette et agissait alors très bizarrement : cela pouvait rappeler le comportement d’une personne réellement saoule qui crée un léger malaise autour d’elle, en particulier lorsqu’elle prétend pouvoir conduire, ce que le héros faisait d'ailleurs avec beaucoup de difficultés (rappelons que cela reste extrêmement dangereux et complètement interdit). De plus, l'alcool a tendance à désinhiber et peut rendre agressif alors que fumer de l'herbe ne rend généralement pas une personne violente, au contraire. Amusant comme contresens dans un jeu où le but est, sur le papier, de commettre des crimes. Imaginez Franklin, le héros du dernier opus, sortir d’un dispensaire de cannabis, fumer, et complètement oublier le méfait qu’il était supposé accomplir dans l’heure, car il veut à tout prix rentrer chez lui et dévorer une pizza, puis jouer à un Grand Theft Auto. Un non-sens ? C’est exactement ça !
L’argument le plus valable est que comme l’action se passe à Los Angeles, ce ne serait pas Los Angeles sans ses dispensaires de cannabis. Les tabous ont en effet évolué et la "culture" de ce dernier fait aujourd’hui partie de la "culture" californienne, au même titre que le bien-être des sportifs et autres bodybuilders biberonnés aux jus pressés à froid. Cela rend l’expérience « Cali » encore plus proche de la réalité même si, en France notamment, cela sera diversement apprécié. Pour autant, en demandant aux parents ce qui choque dans un GTA, la violence et le sexe apparaissent en premier, la consommation de drogue n'étant jamais, ou presque, évoquée.
Dernière chose, malgré cette forte mise en avant de la violence, de la criminalité, du sexe et de la drogue, GTA V a enchaîné les records en étant devenu le jeu le plus vendu sur PS3 (plus de 21 millions d'exemplaires) et sur PS4 (plus de 7 millions). De plus, il a aussi été le jeu le plus tweeté de 2015 et, également, la version du jeu la plus vendue de la franchise, preuve que tous ces éléments, souvent décriés, ont attiré en masse les joueurs.