Fortnite : l'US Copyright Office refuse d'enregistrer la Carlton Dance, Epic Games s'en sort bien
par Amaury M.Les danseurs ne sont pas prêts de faire tomber Epic Games, leurs mouvements ne sont pas de vraies chorégraphies.
L'année dernière, plusieurs artistes se sont dressés contre Epic Games, accusant le studio d'avoir utilisé leurs danses en tant qu'emote dans Fortnite. Certains ont même lancé une procédure judiciaire, à l'instar de 2 Milly et Alfonso Ribeiro. L'acteur de la série Le Prince de Bel-Air n'est pas content que sa Cartlon Danse ait été reprise sous le nom Fresh dans Fortnite sans son accord, et 2K Games est aussi concerné par la plainte, il a utilisé le pas dans les NBA 2K.
Mais pour faire valoir son droit d'auteur, encore faut-il déposer le pas de danse, et c'est là que ça coince. Alfonso Ribeiro et son avocat ont tenté d'enregistrer la chorégraphie auprès de l'US Copyright Office, mais ce dernier a refusé, comme le rapporte Eurogamer. Pourquoi ? Il s'explique :
Après examen du matériel déposé pour l'enregistrement, nous devons refuser son enregistrement, car l'œuvre soumise à l'enregistrement est une simple routine de danse. En tant que tel , il n’est pas enregistrable en tant qu’œuvre chorégraphique.
Eh oui, pour l'US Copyright Office, le pas de danse est trop simple, ce n'est pas une vraie chorégraphie. L'organisme va même jusqu'à détailler le pas de danse, qui comporte seulement trois étapes, justifiant ainsi son refus de l'enregistrer. La réaction des studios ne s'est pas fait attendre, et ils sont confiants pour l'avenir :
Take-Two (2K Games) :
Cette action en justice soulève une foule de problèmes allant d’un manque de propriété plausible à un manque de similitude substantielle, en passant par la loi sur le droit d’auteur. Fondamentalement, elle entre en conflit avec le Premier Amendement dans la mesure où elle tente d'imposer une responsabilité, et par conséquent de freiner l'expression créative, en faisant valoir des droits que le plaignant (Alfonso Ribeiro) ne détient pas. Elle devrait être rejetée.
Epic Games :
La poursuite du demandeur (Terrence « 2 Milly » Ferguson) est fondamentalement contraire aux principes de la liberté d'expression, car elle tente d'imposer une responsabilité et de dissuader ainsi l'expression créative en revendiquant des droits qui n'existent pas en vertu de la loi. Personne ne peut posséder un pas de danse.
La loi sur le droit d'auteur stipule clairement que les pas de danse individuels et les routines de danse simples ne sont pas protégés par le droit d'auteur, mais constituent plutôt des éléments constitutifs de la liberté d'expression, qui sont du domaine public pour les chorégraphes, les danseurs et le grand public pour les utiliser, les réaliser et les apprécier.
Pour le moment, l'avocat de Pierce Bainbridge Beck Price & Hecht, qui représente tous les plaignants, semble vouloir continuer sur cette affaire, mais il y a de faibles chances qu'elle se termine en la faveur de ses clients.