Epic Games Store : combien a payé Epic pour ses jeux gratuits ? Et pour l'exclusivité de Borderlands 3 ? Des chiffres croustillants dévoilés
par Auxance M.Nous savons désormais de combien cela coûte à Epic pour offrir un jeu le jeudi. Et clairement, tout le monde n'est pas servi à la même enseigne.
Epic Games a fermement l'intention d'aller au bout dans son procès qui l'oppose à Apple autour du retrait de Fortnite de l'Epic Games Store, et de la part jugée trop élevée que la marque à la pomme prend sur les microtransactions. Les équipes de Tim Sweeney et de Tim Cook sont cette semaine devant la cour pour se défendre, et Epic a dû y présenter de nombreux documents professionnels qui sont du véritable pain béni pour les amateurs des secrets de l'industrie.
Parmi eux, un tableau récapitulant l'argent payé aux développeurs pour offrir leur jeu un jeudi sur l'Epic Games Store, au début de la plateforme, entre décembre 2018 et juin 2019. La société a ainsi fait un chèque de 1 400 000 $ pour Subnautica, 50 000 $ pour Super Meat Boy, 500 000 $ pour Slime Rancher, 45 000 $ pour RiME ou encore 750 000 $ pour Celeste. Clairement, les contrats sont négociés au cas par cas, et ne sont pas basés sur le prix du développement, la popularité ou la qualité : ils varient du tout au tout pour des projets aux profils totalement différents. Et, oui, si certains semblent avoir bien négocié leur coup, d'autres se sont peut-être fait un peu enfler et vont l'apprendre grâce à ce document... De quoi faire jurisprudence pour les prochains partenariats avec des développeurs ?
Autre information intéressante, pour savoir si l'offre du jeu en question a eu du succès, Epic relève le nombre d'exemplaires déverrouillés par les joueurs et, surtout, le nombre de nouveaux abonnés inscrits spécialement pour ajouter le titre à leur catalogue. Sur la période, ce sont donc clairement Subnautica, qui a lancé les festivités, et les Batman Arkham/LEGO Batman qui ressortent du lot, et Celeste qui fait office de pire opération commerciale...
D'ailleurs, un autre contrat du genre a été explicité lors du procès. Il concerne cette fois un jeu sorti en exclusivité temporaire sur l'Epic Games Store, Borderlands 3. Le partenariat entre Epic et 2K Games a ainsi coûté plus de 146 millions de dollars, dont 11 millions pour pouvoir offrir Borderlands: The Handsome Collection, et 20 millions pour faire de même avec Civilization VI. 115 millions étaient seulement dédiés à l'exclusivité de Borderlands 3, dont 20 millions de frais non recoupables, 15 millions pour le marketing et 80 millions de minimum garanti. Ce minimum garanti était une avance sur les recettes qu'Epic Games a pu récupérer grâce au plus de 100 milliards de dollars générés sur l'ensemble des plateformes lors des deux premières semaines. Ce que s'est vraiment mis la société dans la poche en 14 jours, ce sont 9,2 millions de dollars issus des 12 % de taxes sur les 77 milliards de dollars de vente sur l'EGS. C'est certes moins que les 35 millions investis dans BL3, mais il a tout de même attiré 1,56 million de joueurs sur la boutique, dont 53 % de nouveaux, rien qu'en deux semaines, et bien d'autres ventes ont forcément eu lieu d'ici là.
“Is the Epic Games Store currently profitable?” asks lawyer.
— Adi Robertson (@thedextriarchy) May 3, 2021
No, says Sweeney. It’s “hundreds of millions of dollars short of being profitable” because of the upfront costs of setting it up.
“We have a general expectation of becoming profitable within 3 or 4 years."
Ce ne sont que deux sommets d'iceberg qui émergent de l'océan de contrats du genre signés par Epic Games ces dernières années, mais ils permettent de mieux comprendre sa gestion financière pour grappiller des parts de marché sur Steam. D'ailleurs, Tim Sweeney l'a confirmé : l'EGS seul n'est pas profitable, mais il pourrait l'être d'ici 3 à 4 ans. Mais si la société se permet tout cela, c'est aussi parce que Fortnite rapporte des milliards à côté.
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