Les valeurs sûres sinon rien.
Remake, reboot, suites à rallonge ou encore cross-over souvent invraisemblables, à l'heure actuelle, le jeu vidéo a tendance à se reposer sur ses lauriers, privilégiant le connu à l'inconnu. Un peu comme au cinéma. En fait, les studios sont sans doute un peu trop frileux face aux exigences économiques du marché et préfèrent s'axer sur leurs licences phares plutôt que d'en créer. Et à en croire Stéphane d'Astous de chez Eidos, cette situation n'est pas près de changer. Car d'après lui, les franchises inédites ne sont plus aussi importantes qu'avant. Rien que ça.
Selon le general manager d'Eidos Montreal, le fond - le gameplay - a pris le pas sur la forme - l'univers. La conséquence ? Les joueurs n'ont pas besoin d'un nouveau héros pour ressentir un changement et vivre quelque chose de "frais" et "différent." En ce sens, les mécaniques d'aujourd'hui pallient très bien la nécessité d'emmener les possesseurs de consoles au sein d'environnements qu'ils n'ont encore jamais vus. La créativité aurait donc changé de bord.
Les jeux sont de plus en plus sophistiqués et ne sont plus basés sur une ou deux mécaniques. Je pense que cela a remplacé l'obligation de créer de nouvelles licences. L'innovation et les idées demeurent importantes, mais si vous êtes capables de revigorer une franchise existante en offrant de nouvelles expériences, alors les gens achèteront, parce qu'ils savent qu'ils peuvent se fier à une saga à laquelle ils ont déjà jouée. Il y a 3 ou 4 ans, je me souviens qu'Electronic Arts avait déclaré qu'il fallait sortir au moins trois nouvelles licences par an.
Déclare Stéphane d'Astous, prenant alors l'exemple de l'excellent Deus Ex: Human Revolution.
Nous considérons la résurrection d'un titre tel que Deus Ex ou Thief comme une nouvelle licence. Nous avons déterré quelque chose de culte et classique. Certains ne voient pas ça comme une nouvelle licence, mais cela amène une expérience inédite.