EDITO : « PS5, sur les pas de sa grande sœur », Merouan, fondateur de la chaîne « LeCoindesJoueurs », exprime son avis sur le futur de la PS5
par Eric de BrocartL'édito « PS5, tempête dans un verre d’eau » a fait réagir bon nombre d'entre vous et nous avons offert un droit de réponse à plusieurs personnalités. Nous commençons par celle de Mérouan, jeune vidéaste et créateur de contenu, qui a une vision aux antipodes de celle de Nicolas Gavet.
Après de nombreuses rumeurs et un report dû aux évènements tragiques qui ont eu lieu aux États-Unis suite à la mort de George Floyd, Sony Interactive Entertainment a finalement diffusé, le 11 juin dernier, sa conférence en ligne sur le thème « PS5 : Le Futur du Jeu Vidéo ». Nous avons eu droit à 29 trailers de jeux, aux visuels des deux PS5 et celui de quelques accessoires. Suite à cette présentation, nous avions publié un éditorial où Nicolas Gavet, ex-rédacteur en chef du magazine Console+, avait exprimé sa déception quant au contenu dévoilé ce soir-là. Vous avez été nombreux à le lire et à le commenter pour exprimer votre accord ou votre désaccord sur sa vision de cette conférence.
Face à ces réactions, nous avons compris que ce sujet vous tenait à cœur et nous avons décidé d'organiser, la semaine prochaine, un débat vidéo en live sur notre chaîne YouTube où nous accueillerons cinq intervenants (journalistes et vidéastes) pour échanger sur la conférence, mais surtout leurs visions du futur de la PS5. En plus de Nicolas Gavet, vous pourrez y retrouver Mérouan, que nous allons vous présenter avant de lui laisser la parole pour son édito.
Mérouan a 23 ans et il est passionné de jeux vidéo depuis l'enfance. Loin de rester passif, après avoir été rédacteur en chef du site Naughty Dog Mag, il a créé la chaîne YouTube « Le Coin des Joueurs » qu'il gère maintenant depuis 2017. Il y produit des analyses sur l'industrie du jeu vidéo, réalise des tests ou encore des interviews avec des créateurs ou des créatrices de jeux vidéo, dans une émission dénommée « Les Artistes du JV ».
Cet évènement PS5 m’a largement convaincu et je vais vous exprimer pourquoi tout en tentant de comprendre les réels objectifs de Sony avec cette présentation. Je précise que tout ce que je dirai dans cet édito n’est évidemment qu’un avis personnel et le fruit de ma vision sur le sujet.
À l’aube de la neuvième génération et après le succès tonitruant de la PS4, Sony s’est vu frappé d’une certaine pression au fil des semaines. Si la position de leader est perçue comme confortable, elle est en réalité souvent source de pression pour celui qui l’occupe, lorsque la génération alors en cours arrive à son terme.
Avec la PlayStation 5, Sony était attendu au tournant. Faisant longuement languir les joueurs dans un premier temps avec un simple logo, puis une conférence essentiellement adressée aux professionnels, le 11 juin dernier PlayStation a enfin levé le voile sur les futurs titres qui accompagneront sa nouvelle console de salon. Pour entrer sans plus attendre dans le vif du sujet, cette présentation a été à mon sens la cristallisation d’une communication mûrement pensée en amont. Sony savait pertinemment ce qui était attendu de lui : des jeux. À l’image du slogan qui a accompagné toute la vie de la PS4, et qui a intégré les consciences des joueurs depuis maintenant sept années, cette prise de parole a été très axée « For The Players ».
Des jeux et encore des jeux. Le logo « PlayStation Studios » a plusieurs fois fait son apparition au cours de cet évènement. La ludothèque exclusive a été au cœur de cette présentation entièrement dédiée à la PS5. Après une année d’absence à l’E3 et une édition 2018 en demi-teinte, voilà que Gran Turismo 7, Demon’s Souls, Spider-Man, Ratchet & Clank ou encore Horizon II ont été annoncés au cours d’une seule et même présentation. Fort.
Le nouvel opus de Ratchet & Clank est celui qui a le plus mis en avant la technologie qui compose la PS5, tels que son SSD et la gestion des éclairages avec le ray tracing. Une présentation technique solide qui n’a rien à envier à la démonstration de Knack en 2013. Horizon II a été dévoilé dans une bande-annonce démontrant un jeu à un stade très avancé de son développement au vu des nombreuses séquences montrées. Ajoutons le design de la PS5 et l’annonce d’un second modèle exclusivement numérique et nous obtenons les ingrédients d’une conférence complète et maîtrisée.
Une science du rythme et du spectacle, de la diversité dans les titres exclusifs présentés (course, action-aventure, plateforme, etc.), des AAA éditeurs tiers avec du Resident Evil VIII et certains en exclusivité temporaire à l’image de GhostWire Tokyo, Deathloop ou encore Projet Athia. Un évènement qui n’a pas non plus délaissé les AA et les indépendants puisqu’ils ont rythmé le creux qu’il y aurait pu avoir. En une heure, PlayStation a condensé une variété de titres aux approches bien distinctes tout en distillant les annonces autour de sa console. Les « hardcore gamers », les joueurs plus occasionnels ou même encore les familles... La PS5 poursuit le croquis déjà bien entamé par la PS4 en dessinant ce qui semble être une machine pour ses joueurs sans pour autant délaisser le grand public.
Pour cette première prise de parole vidéo à destination du public, PlayStation tenait à rassurer avec des licences et des visages familiers. Et stratégiquement parlant, c’était selon moi la meilleure option pour un premier temps de communication. Je ne vous apprends pas qu’un changement de génération revient à casser son marché puisqu’il faut repartir de zéro concernant le parc de machines installées. Et Sony ne semblant pas prendre le chemin de la cross-gen, à l’inverse de son concurrent, cette présentation prend alors tout son sens. Il fallait montrer des jeux afin de capitaliser sur les succès d’estime et commerciaux de la PS4, et ainsi proposer une transition générationnelle la plus efficace et rassurante possible. La PS5 veut donc tirer profit de l’aura et de l’attractivité commerciale de sa grande sœur et maintenir ce lien qui l’unit à plus de 110 millions de possesseurs de PS4. Ce lien, ce sont les jeux.
PlayStation a donc largement atteint son objectif qui était de s’adresser à son public. Il a su se montrer à la hauteur des attentes stratosphériques qui gravitaient autour de l’évènement. Le constructeur a confirmé que ce long silence n’était en rien le fruit d’une mauvaise préparation comme on pouvait le redouter. Mais bien le contraire.
Des jeux et encore des jeux... Voilà comment PlayStation voit le « futur du jeu vidéo ».
Vous pouvez lui répondre au travers des commentaires, ou via les réseaux sociaux Facebook et Twitter , et ainsi échanger avec lui votre vision de cette conférence en attendant notre débat en live.