Round 2.
Souvenez-vous, l'an dernier, à la gamescom, nous avions eu l'occasion d'assister à une présentation - technique - d'EA Sports UFC, la simulation de MMA passée entre les mains d'Electronic Arts depuis la chute de THQ. Il y a quelques jours, nous avons eu l'occasion de remettre les mains dans le cambouis, cette fois-ci avec une build proche de la version finale. Fini l'entraînement, donc, et place à la réalité, celle qui saigne, fait mal et qui est prête à nous mettre le poing dans la figure. Au passage, c'était également l'opportunité d'incarner feu Bruce Lee, sans conteste la principale attraction de cet EA Sports UFC, au-delà du moteur graphique Ignite.
Question vitrine technologique, EA Sports UFC s'impose comme un champion catégorie poids lourd.
Car il faut bien l'avouer, Ignite n'est pas vraiment là pour plaisanter. Si les cinématiques montrant les combattants entrant dans l'arène font un peu peur (rendu plastique, framerate loin d'être irréprochable), une fois le round commencé, le résultat visuel en jette. Misant sur le photoréalisme en veux-tu en voilà, EA Sports UFC arbore une modélisation d'orfèvre et des animations aux petits oignons (au revoir cette impression de glissade), parachevées par des détails inouïs. C'est particulièrement vrai sur les mouvements liés au corps, entre la contraction de muscles saisissante, les altérations sur la peau (rougissements) et les veines apparaissant au fur et à mesure que la fatigue se fait sentir. À cela, il faut ajouter les effets liés à la sueur et au sang (quand il coule, il reste sur les vêtements et le sol). Pour se fondre dans l'ambiance, il apparaît difficile de faire mieux et, question vitrine technologique, EA Sports UFC s'impose comme un champion catégorie poids lourd.
En mettre plein les mirettes, c'est bien, mais ça donne quoi manette en mains ? Sans surprise, il n'y a pas tromperie sur la marchandise : nous sommes bel et bien en face d'une simulation. Les puristes apprécieront et se délecteront du feeling changeant en fonction de la famille à laquelle appartient l'athlète. Concrètement, plus les duellistes sont légers, moins les K.O. seront légion et moins la puissance des frappes sera importante. Une donnée essentielle pour différencier les stars ayant répondu présent à l'appel. Toutefois, il persiste un gros hic à même d'inhiber l'immersion : l'impact des coups a énormément de mal à se faire sentir. Par exemple, lors d'une prise renversant l'un des combattants au sol, la violence ne s'exprime pas comme elle le devrait en termes d'impact. Dommage. Et Bruce Lee dans tout cela ? Il est très crédible, en plus d'être très fort.
Niveau contenu, les développeurs se sont clairement concentrés sur la carrière, laquelle devrait offrir des heures et des heures de plaisir pour qui veut devenir un roi de l'UFC (possibilité d'immortaliser son visage lors de la création du guerrier à envoyer à l'abattoir). Dans tous les cas, les notions de popularité et longévitié (prendre beaucoup de coups aura des conséquences sur la performance) seront de la partie et le chemin s'annonce semé d'embûches pour entrer dans le cercle très fermé du Hall of Fame. Côté multijoueur, signalons un mode championship similaire à celui des FIFA, avec différentes divisions octroyant une progression pas à pas, match par match. Pour finir, il y a un onglet magasin dans le menu pour qui veut dépenser un peu d'argent, utilement ou non.
En conclusion, EA Sports UFC a suffisamment d'arguments pour étancher la soif de ceux regrettant les Undisputed, à commencer par le moteur Ignite, encore perfectible sur certains points (il est encore jeune), mais déjà bluffant dans le rendu qu'il propose. Il reste maintenant à voir si le gameplay recèle assez de subtilité et profondeur sur le long terme, quand bien même le terme n'interviendrait que dans un an, avant de voir un deuxième cru estampillé Electronic Arts. À priori, l'annualisation sera de mise, rentabilité (et popularité) de la licence oblige.
