DON'T NOD : le STJV dénonce les conditions de travail dans le studio français
par Amaury M.Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo épingle le studio parisien sur son organisation chaotique.
Il est de plus en plus difficile de travailler dans le milieu du jeu vidéo, les licenciements se multiplient depuis l'année dernière, mais même quand les équipes ne sont pas renvoyées, les conditions de travail restent compliquées. Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo, ou STJV, publie cette semaine un rapport concernant les pratiques de DON'T NOD.
Le studio parisien, connu pour Life is Strange, Vampyr ou encore Remember Me, aurait une organisation chaotique, avec des problèmes de communication et de vision sur le long terme, résultant de stress et de burnout pour ses employés. Le syndicat rappelle qu'il a remporté l'élection du comité social et économique, une annonce faite... sur un panneau d'affichage dans les locaux, alors que plus de 300 personnes travaillent chez DON'T NOD, dont 75 % en télétravail. Le studio mettrait des bâtons dans les roues au STJV pour empêcher le syndicat de défendre les travailleurs, en ignorant les e-mails ou en ne respectant pas le Code du Travail lors des réunions de cadrage.
Par ailleurs, le STJV affirme que l'équipe en charge du développement de Jusant a été dispersée sur d'autres projets de DON'T NOD, malgré le succès critique du jeu (85/100 sur Metacritic). Une dissolution qui n'a pas été justifiée par le studio, ce dernier a laissé l'équipe dans le flou pendant deux mois, « sans aucun travail à réaliser », une situation particulièrement stressante en cette période où les licenciements sont légion. Par ailleurs, les développeurs de Banishers: Ghost of New Eden ont appris le report du jeu seulement 30 minutes avant l'annonce officielle publique. Le STJV indique au passage que DON'T NOD est en sous-effectif, il n'embauche pas les personnes en CDD, stage ou alternance, mais les rappelle parfois quand même lors des périodes de crunch via des contrats précaires.
Le syndicat dresse un bilan mitigé du studio français, rapportant également mené une enquête Qualité de Vie au Travail menée par la direction, interrogeant les deux tiers des employés de DON'T NOD. Une enquête qui « ne comportait en réalité presque aucun point portant explicitement sur la qualité de vie et les conditions de travail », mais ce qui en ressort n'est pas très reluisant :
- 28 % déclarent ne pas avoir de reconnaissance pour leur travail ;
- 30 % décourageraient leurs connaissances de postuler à DON'T NOD ;
- 39 % estiment qu’il y a une trop grande charge de travail (ou des équipes trop petites) ;
- 50 % désapprouvent la stratégie d’entreprise suivie par la direction.
Le STJV a donc questionné la direction sur ses futures mesures pour résoudre ces problèmes, mais le studio « préfère expliquer à ses salarié·es qu’iels n’ont simplement pas bien compris ses ambitions et qu’elle doit mieux s’expliquer dans ses communications internes ». Seul point positif : 90 % des personnes interrogées apprécient leurs collègues et travailler avec eux, le syndicat en conclut que « la source des problèmes est donc systémique, d’ordre structurel ».
Le syndicat rappelle tout de même que DON'T NOD est l'un des rares studios à proposer du télétravail à temps plein, des CDI et une ligne éditoriale progressiste, mais il demande à la direction de prendre des mesures pour résoudre les problèmes évoqués dans son rapport. Reste à savoir si le studio parisien va cette fois entendre raison, maintenant que le dossier est public.
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Clint008 Rédacteur - Testeur |