Devenus des boucs émissaires, les gamers se rebellent contre le discours anti-jeux vidéo de Donald Trump
par Christophe ÖttlLa Toile ne s’est pas calmée depuis les déclarations osées du président des USA, bien au contraire…
La récupération politique des meurtres de masse commis au Texas et dans l’Ohio a été un vrai désastre. Après les députés républicains, c’est Donald Trump qui est venu jeter une bassine d’huile sur le brasier lundi dernier en parlant de « culture de la violence » pour évoquer les jeux vidéo et Internet en général, sans oublier de s’en prendre au reste du monde. Le public n’était déjà pas très réceptif aux allégations du dirigeant, mais sur les réseaux sociaux c’est une véritable contre-offensive qui s’est organisée.
When the ill-informed are being critical of the gaming industry and community, this is a very powerful story. The facts are that countries with high per capita gaming revenue have fewer gun-shooting deaths. Except the US, where 4% of the population own 43% of the guns. https://t.co/bKi5D9Y9wc
— Reggie Fils-Aime (@Reggie) August 6, 2019
Comme bien souvent c’est Twitter qui est à la tête de la polémique. Les hashtags « #VideoGamesAreNotToBlame » et « #VideoGamesAreToBlame » sont d’ailleurs apparus à cette occasion. Impossible de compter les innombrables posts de joueurs furieux qui jettent la pierre au chef d’État. Quelques personnalités se sont également mêlées à cette dénonciation populaire, notamment le charismatique Reggie Fils-Aimé, ex-président de Nintendo of America.
Ce dernier a d’ailleurs repris un argument très répandu parmi les protestataires à savoir le rapport entre les revenus générés par l’industrie du jeu vidéo et le nombre de meurtres commis par armes à feu. Le résultat est accablant : parmi les 10 pays générant le plus d’argent, les États-Unis recensent sans conteste le plus de morts, dépassant allégrement les 400 000 victimes quand tous les autres n'en comptent même pas un millier. Des faits qui viennent s’ajouter à tant d’autres études qui tendent déjà à prouver l’absence de lien entre jeux vidéo et violence, mais qui ne vont pas pour autant calmer la situation explosive qui sévit en ce moment sur le web.