Des pourboires aux développeurs ? L'idée folle de l'ancien boss de Blizzard
par Amaury M.Mike Ybarra, ancien de chez Xbox et Blizzard, lance une drôle d'idée, mais les réactions sont partagées.
Si vous suivez régulièrement l'actualité vidéoludique, le nom de Mike Ybarra ne vous est pas étranger. Après avoir passé 20 ans chez Microsoft, notamment au poste de vice-président de la branche Xbox, il a rejoint Blizzard Entertainment en 2019 pour occuper le même poste... avant de prendre la porte en tout début d'année.
Si Mike Ybarra refait parler de lui ces derniers jours, ce n'est pas grâce à un nouvel emploi, mais bien à cause d'une déclaration qui a fait bondir les joueurs sur X (ex-Twitter). Dans son message, Mike Ybarra émet l'idée de pouvoir donner un pourboire après avoir terminé un jeu solo, car « cela valait plus que mes 70 dollars initiaux ». L'ancien de chez Xbox et Blizzard cite des jeux comme Horizon: Zero Dawn, God of War, Red Red Redemption 2, Baldur's Gate 3 ou encore Elden Ring, voici son message complet :
Je réfléchis à cette idée depuis un moment, en tant que joueur, depuis que je me suis plongé dans les jeux solo ces derniers temps.
Lorsque je termine un jeu, il y en a qui me laissent tout simplement impressionné par l'incroyable expérience vécue. À la fin du jeu, j'ai souvent pensé « J'aimerais pouvoir donner 10 ou 20 dollars supplémentaires à ces gens parce que cela valait plus que mes 70 dollars initiaux et qu'ils n'ont pas essayé de me gruger à chaque seconde ».
Des jeux comme HZD, GoW, RDR2, BG3, Elden Ring, etc. Je sais que 70 $, c'est déjà beaucoup, mais c'est une option à la fin du jeu que j'aurais parfois aimé avoir. Certains jeux sont si spéciaux.
Mike Ybarra admet que « la plupart n’aimeront pas cette idée », et il a raison. Mais rappelons que la culture du pourboire est très présente aux États-Unis, il est demandé de laisser quelques dollars de plus aux employés pour un service, c'est souvent même directement indiqué sur le ticket de caisse. Cependant, l'idée ne fait pas mouche, les joueurs ont déjà du mal à payer plein pot les jeux qui leur font de l'œil, alors laisser un pourboire en plus... D'autres soulignent son absurdité, prenant comme exemple le cinéma ou le théâtre : personne ne donne de pourboire après avoir vu un film ou assisté à un spectacle. D'autres encore demandent à pouvoir faire l'inverse : un remboursement si le jeu est décevant.
Certains internautes tentent d'imaginer des alternatives, comme la possibilité d'offrir une copie du jeu qu'ils ont terminé à un ami, moyennant une petite réduction, ou simplement revendre leurs jeux numériques, un sujet qui revient régulièrement sur le tapis (mais la plupart des jeux numériques ne nous appartiennent pas). Par ailleurs, les DLC et les microtransactions sont déjà perçues comme un pourboire, mais surtout dans les jeux en ligne, là où Mike Ybarra parle bien de jeux solo.
Enfin, si l'idée peut plaire à certains joueurs qui ont de l'argent en trop sur leur compte en banque, reste la question principale : où irait l'argent ? Si l'idée est de récompenser financièrement les développeurs, difficile d'imaginer que le pourboire aille dans les poches de l'éditeur. C'est déjà le cas pour les produits dérivés : par exemple, après avoir adoré Elden Ring, nous avions craqué pour le coffret huit vinyles de la bande originale sur la boutique de Bandai Namco. Sur les 150 euros dépensés, combien sont allés au directeur du jeu Hidetaka Miyazaki, aux compositeurs Yuka Kitamura, Tsukasa Saitoh, Shoi Miyazawa, Yoshimi Kudo et Tai Tomisawa ou aux autres membres de FromSoftware ? Sans doute aucun.
Mike Ybarra a au moins le mérite de lancer le débat, mais en pleine période de crise financière, l'idée d'un pourboire après avoir terminé un jeu a du mal à passer. Reste à voir si elle va germer dans l'esprit d'éditeurs à l'avenir. Pour soutenir les développeurs, le mieux reste d'acheter les jeux plein pot, vous pouvez par exemple retrouver Elden Ring: Shadow of the Erdtree Edition à partir de 64,40 € sur Amazon, Cdiscount, Fnac et Gamesplanet.
Clint008 Rédacteur - Testeur |