CINEMA - Captain America: Civil War - En fait, c'est Le Soldat de l'Hiver 1.5... (critique)
par Maxime ClaudelLa guerre des boutons façon super-héros.
Avant d'écrire quoi que ce soit sur le bien nommé Captain America: Civil War, il convient de mettre tout de suite de côté l'élément qui fâche. Oui, ce troisième film Captain America n'a de Civil War que le nom et les fans hardcore peuvent d'ores et déjà crier au scandale. Autant dire que ce chapitre majeur dans l'histoire de Marvel est ici utilisé à des fins marketing, avec un gros doigt d'honneur en filigrane au respect de l'œuvre originale (regarder simplement la couverture du comics et vous comprendrez l'ampleur du désastre...). En tant qu'adaptation de Civil War, cet énième blockbuster de la machine Disney ne vaut pas grand-chose. Alors voyons-le plutôt comme ce qu'il est vraiment : un Captain America : Le Soldat de l'Hiver 1.5.
En tant qu'adaptation de Civil War, cet énième blockbuster de la machine Disney ne vaut pas grand-chose.
Soyons francs d'entrée et n'ayons pas peur des mots : ce Captain America est un film dans l'ensemble assez quelconque et insipide, avec une intrigue reposant sur pas grand-chose sinon une querelle d'égos qui aurait déjà pu avoir lieu dans Avengers 2 (Tony Stark est quand même le responsable de la création d'Ultron...). Du coup, les scénaristes n'ont pas trop le choix et alimentent leur long-métrage avec des scènes au mieux maladroites (l'introduction de Spider-Man) ou superfétatoires (les amourettes de Steve Rogers), au pire pas crédibles pour un sou (mention spéciale à la motivation du "méchant" de l'histoire) ou expédiées. À plusieurs moments, c'est à croire que Captain America: Civil War oublierait même son sujet.
Après, il y a cette fameuse séquence d'action où les deux camps s'affrontent. Elle vient à point nommé sauver le spectateur de l'ennui dans lequel il est plongé face à ce récit trop politique et sérieux - comme si Thanos, teasé dans Avengers 2, se tournait lui aussi les pouces... Maintenant, elle n'atteint pas non plus la maestria épique des batailles à New York et en Sokovie... C'est là où le bât blesse : faire moins bien, en termes de spectacle, que ce qui a été fait précédemment. Au passage, il y avait déjà des combats entre super-héros gentils dans Avengers premier du nom...
À force de confier ses films à des yes man se contenant d'appliquer un cahier des charges à la lettre, Disney et Marvel tombent donc dans le piège de la redite bateau, voire médiocre. Forcément, il est difficile de condamner totalement leur propension à créer des divertissements propres et policés à la chaîne, aussi vite vus qu'oubliés. Vu les milliards brassés, il y a largement matière à faire mieux en prenant des risques. Mais en attendant, la Fox s'en tire mieux avec beaucoup moins de moyen, sans tromperie sur la marchandise en prime.
Verdict : 2 étoiles sur 5