Call of Duty: Black Ops 4, Kotaku épingle Treyarch sur les conditions de développement
par Christophe ÖttlLe studio s’était fait remarquer pour la qualité de son Black Ops 4 en 2018. Aujourd’hui, il fait parler de lui pour son management sur le même jeu.
Être dans le collimateur du journaliste de Kotaku Jason Schreier n’est jamais très bon pour un studio de jeu vidéo. Treyarch, malgré son CV rutilant, n’a pas échappé à la sanction. Le site a ainsi publié une enquête accablante pointant du doigt les nombreux dysfonctionnements qui ont eu lieu durant le développement du dernier Call of Duty en date. Comme souvent ces derniers mois, c’est un problème de « crunch permanent » qu’a diagnostiqué le journaliste en interrogeant onze employés et ex-employés de Treyarch. Un cancer accompagné par des payes trop faibles et des heures supplémentaires trop nombreuses et pas assez payées selon les propos de Kotaku.
À en croire Jason Schreier, ce n’est qu’un des nombreux soucis du studio. Une partie de l’article est orienté vers le traitement des testeurs QA. Ces derniers, n’ayant qu’un statut de contractuel, seraient traités comme des « citoyens de seconde zone », ne pouvant ni se mêler aux employés en CDI, ni même parler avec eux. Inutile de parler des avantages auxquels les testeurs n’avaient évidemment pas droit, ni même de l’ambiance forcément toxique et alimentée par un dédain des développeurs à l’égard de leurs collègues.
Une culture de travail déplorable qui trouve son écho dans le développement en urgence du fameux mode Blackout dont Black Ops 4 était si fier. Le Battle Royale a en effet pris la place d’une campagne solo qui était prévue initialement. C’est donc en un temps record (neuf mois) que Treyarch a dû développer son mode. Une période trouble durant laquelle les semaines pouvaient atteindre 70h de travail, week-end inclus, pour tous les employés. Les choses ne se sont apparemment pas arrangées depuis puisque Treyarch a hérité du Call of Duty de 2020. Autrement dit, le studio n’a que deux ans au lieu de trois pour développer le titre, aggravant ainsi les problèmes déjà existants et cela malgré un mail de soutien adressé aux employés de Treyarch peu après la diffusion de l’enquête de Kotaku.