Après Avengers premier du nom, Thor, Captain America, Iron Man et Hulk sont de retour face à une autre menace. Notre verdict, garanti sans spoiler.
De projet en projet, la maison Marvel s'est imposée comme une machine à blockbusters, empilant les billets comme jamais. Surtout, elle accouche, à chaque fois, d'un rendez-vous immanquable pour les fans de super-héros. Un peu comme chaque épisode du dessin animé devant lequel nous étions tous, les dimanches matins où il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire (excepté les devoirs, mais c'est accessoire). Et le rendez-vous en question l'est encore plus quand il s'agit d'un film Avengers, reposant sur un fantasme qui est déjà devenu une réalité avec un premier opus qui faisait le boulot. Mais qui n'avait pas décidé d'en faire beaucoup plus, sans doute par paresse, sinon facilité à fédérer en lâchant les chevaux et les égos dans une bataille massive et visuellement impressionnante en plein New York. Peut mieux faire, et charge à Avengers : L'ère d'Ultron de repousser les limites, avec un méchant vrai de vrai cette fois.
Un film racé et capé, qui capitalise plus qu'il ne transcende.
La tâche de Joss Whedon qui, épuisé, a cédé son bébé pour le troisième volet en deux parties, ne s'annonçait guère facile. Au global, elle réussit haut la main. Toutefois, pour être franc, il n'a pas pris beaucoup de risques puisque Avengers : L'ère d'Ultron repose sur les ingrédients ayant fait son prédécesseur, en mode maxi best of. Plus de Hulk, plus de running gag, plus de teamplay entre les super-héros, plus de vilains, plus de folie, plus, plus, plus... Autrement dit, force est de reconnaître que nous avons moins l'impression d'être en face d'une suite que d'un 1.5. En soi, cela ne réduit en rien le spectacle qui se tient de bout en bout, ne déçoit jamais, mais ne surprend jamais vraiment non plus, il faut le dire. Heureusement que la menace Ultron, créée par Tony Stark pour protéger la Terre avant que cette dernière, de par son omniscience, réalise que les ennemis de la Paix sont les Avengers eux-mêmes, est réelle.
Faire le job, pour un long-métrage de la trempe d'Avengers : L'ère d'Ultron, c'est déjà un gage de qualité. Mais ce n'est clairement pas suffisant pour viser plus haut. Pourtant, il ne manque pas de générosité tant les séquences d'action s'enfilent comme des perles. Il en déborderait presque, tant Joss Whedon a voulu mettre en exergue les forces en présence, quitte à viser la surenchère avec des clips parfois illisibles (qui combat qui ?). Cela a le mérite d'en mettre plein les mirettes, dans une certaine forme de continuité, sans réel élément déstabilisant (qui a pensé à Spider-Man ?), avec des personnages qui récitent leurs leçons apprises par cœur. Comme de bons élèves qui, eux, n'étaient pas devant leur télé le dimanche matin.
Au final, Avengers : L'ère d'Ultron est un film racé et capé, qui capitalise plus qu'il ne transcende. L'univers mis en place, aussi marquant par sa richesse que son avarice, ne bousculera pas encore ses principes consistant à assurer coûte que coûte. Il faudra sans doute attendre Thanos pour bouger tout ce petit monde confortablement installé. D'ailleurs, vivement Thanos. Ni pire, ni meilleur. Rien de plus à dire.
Note : 3 sur 5.